Découverte de l'arête sud de Pormenaz

Encouragé par le passage du renard la semaine dernière, je retourne de bonne heure dans les environs du lac de Pormenaz. J'arrive à la sortie du couloir de la Chorde peu avant 6h, pour découvrir un tétras qui semble m'attendre au milieu des myrtillers.

J'enfile ma tenue de camouflage et je m'allonge au sol. Et j'attends ! Les minutes passent. De temps à autre je tourne la tête à droite et à gauche. Je guête le passage d'un renard, ou de tout autre animal. Je rage de ne pas avoir un système de vision sur 360°. Si ça se trouve, le renard passe dans mon dos en rigolant !! Pour la prochaine fois il faut absolument que je me bricole un système de rétroviseurs grossissants !

Vers 6h50 c'est un bouquetin qui vient brouter à 40 ou 50 m de moi. Petite déception, j'aurais préféré un chamois. Mais la lumière est belle et je mitraille à loisir. J'ai le vent dans le dos, il doit sentir mon odeur. Visiblement il n'est pas tranquille et il relève souvent la tête pour regarder dans ma direction. Il me sent, il entend peut-être le bruit du déclencheur, mais il n'a pas l'aire de me voir. Couché dans les myrtillers, camouflé de la tête aux pieds, je suis invisible. Au bout d'un quart d'heure, il s'en va paisiblement. Je reste encore un peu mais je ne suis pas très patient.

Je profite de la lumière rasante du matin pour aller faire quelques poses longue au bord du lac, avec les parois des Fiz en arrière plan. Une petite brise sculpte des vaguelettes à la surface, qui donneront un petit effet de flou.

Puis je repars en direction de l'épaule sud. Je traverse la zone des gouilles. Dans la plus grande nagent quelques grenouilles et une bonne quinzaine de tritons alpestres (altitude 2230 m).

Puis j'emprunte l'arête sud pour descendre en direction de l'arête de Rochy. Je crains de devoir jouer les équilibristes, mais une petite sente permet d'éviter les passages les plus scabreux. A 11h30, l'aigle royal passe à quelques dizaines de mètres au-dessus de moi. Trente minutes après, tout à côté d'un creux de terrain je trouve deux magnifiques plumes, assez différentes: la première est blanche sur les 2/3 inférieurs et marron ou gris très foncé sur le dernier tiers, elle doit mesurer autour de 35 cm. La seconde présente un joli dégradé du marron clair à la base jusqu'au gris foncé à l'extrémité. Elle est plus grande et doit approcher les 50 cm. Dix minutes plus tard c'est un jeune gypaète qui me survole. Je le vois s'éloigner vers l'Est, il survole en rase motte et à plusieurs reprises une zone bien précise du versant sud, puis il disparaît. Peut être s'est-il posé ? Il faut que j'aille voir. Ce n'est pas très loin mais la progression sur une petite sente qui coupe la pente, est assez malaisée. En levant je l'aperçois à nouveau qui tourne toujours sur le même secteur. J'arive enfin au niveau d'un large replat, complètement désert. Je monte sur un petit monticule qui domine le bas de la pente sud. En contre-bas, je distingue une forme bizarre, immobile mais qui ne ressemble pas à un rocher. J'empoigne les jumelles et découvre le gypaète, posé au sol, près d'une petite mare de boue. Je fais quelques photos, mais il me voit et s'envole.

En retournant en direction de l'arête, je trouve une vipère en travers de la sente. Heureusement qu'elle n'était pas dissimulée dans les myrtillers !

Puis c'est un chamois qui remonte une combe un peu en contre-bas.

En remontant l'arête, je suis surpris d'entendre comme un bruit de grosse sci circulaire. C'est très étonnant car tout autour de moi il n'y a que la montagne, aucune habitation, je suis loin de tout. Je lève les yeux: c'est un planeur qui enroule un thermique tout près de moi.

Voilà une journée bien remplie. Il me reste encore 2h30 de marche pour rejoindre le parking !

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