Les chamois de janvier

Le 12 janvier: balade printanière dans le vallon du Souay. Nous sommes presque mi-janvier, et la neige n'est toujours pas là. Au soleil, la température est douce.

Je suis parti un peu plus tard que d'habitude, objectif: les chalets de Pormenaz. Mais 100 m après le parking, la lumière du soleil et les arbres dénudés me dévoilent une sente qui part à gauche, et que je ne connais pas. La curiosité est trop forte, c'est l'occasion d'aller visiter ce vallon du Souay.

L'absence de neige me permet de remonter quelques pentes raides, équipées de cordes fixes, qui me conduisent au pied de voies d'escalade dans la Paré. J'ai l'espoir d'arriver à contourner les rochers les plus raides et de réussir à sortir au sommet de la falaise pour ensuite rejoindre les chalets de Pormenaz qui sont juste au-dessus. Mais c'est peine perdue: c'est du vrai terrain à chamois et il faudrait sortir le grand jeu, corde, baudrier et tout le toutim ! Je redescends donc sur le sentier et reprends mon exploration du vallon. Je remonte un petit pierrier et découvre deux bouquetins en train de brouter paisiblement. Je m'installe sur un tronc mort pour grignoter un morceau. A peine ai-je mordu dans mon sandwich que deux chamois surgissent de la forêt et traverse la pente d'herbe 100 mètres au-dessus de moi. Ils se courent après. Ils commencent à escalader une vire dans la paroi, puis l'un des deux redescend et revient sur ses pas. Adieu veaux, vaches, sandwich. L'appareil photo à la main, je remonte la pente, gagne quelques mètres. Le terrain est pentu, et mixte: herbe et rocher. Au-dessus une petite cascade de glace commence à ruisseler sous le soleil, et lâche de temps à autre quelques petits glaçons. De petits filets d'eau rendent les rochers glissants. Je réussis à me décaler un peu sur la gauche pour sortir de l'axe de la cascade. Je reste une petite dizaine de minutes, et redescends prudemment.

Un peu plus tard, alors que j'observe les bouquetins (qui n'ont pas bougé), une grosse chute de pierres achève de me convaincre que le coin est malsain. Les bouquetins, placides et flegmatiques, n'ont pas fait plus de trois pas pour se mettre "à l'abri" sous les sapins et dans la pente verticale d'un ressaut. Ils ont du entendre les pierres siffler au-dessus de leurs cornes !

Mi-janvier les journées sont courtes, le soleil décline vite. Je traverse le torrent pour rejoindre le sentier "officiel" et cavaler jusqu'au parking. Alors que je change de chaussures, je lève les yeux vers la Paré. Le gypaète tourne au-dessus des chamois et des bouquetins.


24 janvier: Deux jours avant (le 22), en rentrant du boulot, je reçois un mail de Chirvette (de C2C), qui m'avertit qu'elle a vu un charognard (un grand corbeau ?) en train de dépecer un cadavre, du côté du col des Aravis. J'avais déjà contacté Duo et Chirvette pendant l'automne, et ils savent que je suis très intéressé par ce genre de chose, car ce peut être l'occasion de photographier l'aigle ou le gypaète (ou un renard, un lynx ...) d'assez près. Je les remercie donc vivement du renseignement.

Aussi samedi matin, malgré un début de rhume (j'ai les jambes cotonneuses et je me sens fiévreux), je me lève aux environs de 3h30 pour être au col à 5h30, et à l'endroit indiqué (le chalet Psamo, heureusement pas loin du col des Aravis) vers 6h. Hélas, une fois sur place, je constate qu'il ne reste plus que quelques touffes de poils ! Je m'installe tout de même sous un filet de camouflage, à une cinquantaine de mètres, et j'attends. La météo n'est pas fameuse, le ciel est bouché. A 9h15, je me rends à l'évidence: c'est raté pour cette fois. Je plie bagage, et prends le chemin du retour.

Toujours prompt à vagabonder à droite et à gauche, hors des sentiers battus, je m'écarte un peu de la grande piste carrossable, et suis une petite sente en direction de la croix de fer. C'est là que je distingue un chamois, couché sous un sapin. Pas de soleil, pas de lumière, mais ce sera la photo du jour ! (les chamois pullulent dans le secteur, j'en avais vu deux en arrivant, dans la lumière de la frontale).

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