Le jazz du chamois

Après quelques jours de canicule passés à tenter de bouger le moins possible, je me suis offert une petite dernière sortie avant les vacances. Une belle sortie. Une heure quinze à tirer le portrait d'un chamois, de 6h à 7h15, en flirtant avec sa distance de sécurité. Un petit ravin entre lui et moi a sans doute contribué à le tranquilliser et à accepter ma présence à une distance inférieure à 100 m. J'ai pu le voir marquer son territoire en frottant sur des myrtilliers ou des rhododendrons, les petites glandes qui se situent à l'arrière des cornes.

 

Puis c'est une maman chamois que j'ai surprise en train de brouter, à quelques pas de son petit, couché dans l'herbe à l'ombre (je ne l'avais pas remarqué tout de suite). Il était déjà 10h passé et la lumière était un peu trop dure, mais ce fut tout de même un court moment d'émotion intense. D'autant plus que j'ai du contourner une pente pour pouvoir m'approcher du côté aval ET SURTOUT sous le vent. Mais le claquement du miroir et de l'obturateur a révélé ma présence. Il faudrait vraiment que je m'astreigne à utiliser la "moufle antibruit".

 

Enfin sur le chemin du retour, je me suis arrêté au bord de la gouille de la Cha à 2240 m d'altitude, pour y photographier les grenouilles rousses. C'était ma première expérience avec les grenouilles, et il faut avouer que ce fut très plaisant: à la fois simple et reposant (par rapport aux chamois), car une fois que l'on a trouvé la bonne distance, les grenouilles peuvent rester longtemps sans bouger; et c'est en même temps compliqué car les grenouilles se tiennent souvent à la frontière entre le bord de l'eau et l'herbe, ce qui oblige à opérer en mise au point manuelle (comme sur la dernière photo).

 

Il y a comme ça, des jours où tout fonctionne bien, tout roule, dès le départ, avant même de commencer à marcher: alors que les phares du fourgon éclairent la petite route qui relie Plaine-Joux au Chatelet, Serge Gainsbourg fredonne dans le poste un air que je ne connais pas, et qui m'a suivi toute la journée. J'ai donc choisi de mettre un peu de musique pour accompagner ce diaporama de 46 images:

Black Trombone (Serge Gainsbourg, 1962, sur son 4ème album, un 25 cm)

Et comme elle est trop courte, j'en ai ajouté une deuxième: Forgotten Cave (June Milo), entendue sur la même radio.

Merci à Jazz Radio (94.3 sur la région de Chamonix) de faire découvrir du Gainsbourg à 4h10 du mat' !

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