Cette fois, je ne me suis pas contenté des places "au balcon" sur le versant d'en face, d'une observation fugitive aux jumelles.
Cette fois, j'ai franchi le torrent et j'ai plongé dans la forêt, à pas de loup sur ses sentes, j'ai pénétré son domaine, me guidant au son des raires, les narines pleines de la forte odeur de très vieux fromage.
Un gros dix cors (ou peut-être douze ?) vient exhiber sa ramure. A moins de 40 mètres. Il avance dans ma direction. Soudain les arbustes derrière lesquels je tente de me dissimuler me paraissent très minces. Je repense à cette réplique des Dents de la Mer: "Il nous faudrait un plus gros bateau". Pendant un instant je me dis que je serais plus tranquille dans les branches d'un bon gros chêne. Mais lorsqu'il détecte ma présence, il s'arête, hésite. Puis il s'éloigne et décrit un grand arc de cercle pour me contourner. Très grosse séquence émotion.
A noter qu'avec le cerf je n'ai jamais été "à fond de zoom". Certes, j'ai recadré les photos. Mais, en équivalent plein format, la première est prise au 255 mm, la seconde au 570 mm, les deux suivantes au 690 mm, et les deux dernières au 510 mm. C'était la première fois que j'en voyais un d'aussi près, et avec toute cette végétation (et l'émotion), il n'est pas simple d'improviser un cadrage harmonieux. A cette saison les feuilles apportent des touches de couleurs vives, mais les branches et les troncs d'arbres sont plutôt disgracieux et découpent toujours l'animal "façon puzzle".
Avec par ordre d'apparition à l'écran: Dame Grenouille, deux Chevaliers Chamois, et Sa Majesté.
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