Vacances d'été 2016

Cet été nous avons décidé de nous offrir une semaine de location en studio, un mode d'hébergement beaucoup plus confortable et reposant que le fourgon aménagé. L'an dernier nous étions tombés sous le charme des mélèzins du Queyras, plus particulièrement de ceux de Ceillac, petit village posé sur un large replat situé à 1630 m, au confluent de deux vallées: celle du Mélezet et celle du Cristillant. C'est un secteur très ensoleillé et assez venté, il est donc rare d'y souffrir d'une chaleur étouffante.

Il m'a fallu deux bonnes grasses matinées pour récupérer mes heures de sommeil en retard. Ces deux premiers jours furent donc consacrés à des balades assez courtes avec Véronique et la Truffe, histoire de s'aérer et de profiter du paysage de la vallée du Cristillan.

Le 1er jour nous avons simplement parcouru les rives gauche et droite du torrent, jusqu'à la cabane de la Lavine (2156 m), depuis le parking situé à 2035 m. Une promenade très reposante, qui nous a permis d'observer une marmotte qui se croyait bien cachée dans les hautes herbes, et de découvrir la série des "cairns insolites" posés au bord de la route.

Le 2nd jour, depuis le même parking, nous sommes montés jusqu'au lac de Clausis à 2440 m. J'ai lu qu'on pouvait y voir l'hermine. Pendant que Véronique s'adonnait à son sport favori, la lecture au bord de l'eau, je me consacrais au mien: l'exploration des environs. J'allais donc me percher sur une crête où je trouvais trois jolies edelweiss.

Après quelques clic-clac photographiques, je m'assois et sors les jumelles. Sur ma gauche s'étend une longue crête dominant des rochers "pas si raides" entrecoupés de nombreuses ravines, c'est la "Coste du Glas". Soudain dans les binocles apparaît une silhouette familière. Je détourne le regard dix petites secondes pour attraper l'appareil photo qui était retourné dans le sac, et ... caramba je l'ai perdu. Je scrute le ciel et les pentes alentours, en vain, je ne le retrouve pas. Ai-je rêvé ? était-ce seulement l'ombre d'un nuage ? En contrebas, sur une petite butte près du lac, je vois un couple dans une attitude que je connais très bien: tous deux regardent en l'air, fixement, pendant de longues minutes. Lui tient une paire de jumelles, elle un appareil photo. Rien qu'à voir ces deux personnes scrutant les crêtes et le ciel, mes doutes s'envolent. Je n'ai pas eu la berlue, c'était bien lui. Un seul oiseau peut captiver les gens à ce point là. A ma connaissance, il ne serait pas encore installé dans le Queyras, mais il y a été observé à plusieurs reprises. Je descends.

- Bonjour

- Bonjour

- Je peux vous demander ce que vous observez ?

- Oh oui bien sûr, c'est le gypaète.

- Eh oui c'était bien ça, il est arrivé sous cette crête il y a une demi-heure ??

- Oui oui c'est ça.

Un couple très sympa, des gens charmants. La discussion se poursuit, nos trois paires d'yeux tournées vers les sommets. Madame me rappelle gentiment la réflexion que je m'étais faite il y a déjà plus d'un an (le 18 février 2015): l'appareil photo doit toujours être à portée de main !! Soudain, monsieur le retrouve aux jumelles: il tourne du côté du Péouvou, relativement loin de nous.

J'ai bien noté l'endroit. C'est beau. J'y reviendrai !

Troisième jour, réveil à 5h pour partir à l'aube. Départ du village à pied. Ça, c'est agréable ! Je passe à l'aire de décollage des parapentes puis je grimpe tout droit dans le bois, je rejoins la ligne de crête qui sépare le bois de Jalavez de celui des Eyselières. J'y trouve une vague sente, quelques marques de peinture rouge et blanche. Sur ma gauche, sur le versant Est, la forêt devient moins dense, les arbres sont plus espacés et laissent pénétrer le soleil. J'avance à pas de loup. Un aboiement rauque résonne. Je m'agenouille. C'est un chevreuil qui m'a repéré. Il va me tenir compagnie pendant une dizaine de minutes, ne me quittant pas des yeux, m'aboyant dessus, s'éloignant parfois de quelques mètres. Il est 8h15 environ, la lumière est belle, la forêt aussi.

Je continue mon ascension puis parcours la crête des Eysselières et la crête de l'Aup, contourne vaguement le Cros de Beaubarnon pour ensuite descendre droit sur le refuge de la cime du Mélezet. Chemin faisant je trouve un bois de chevreuil, puis, 200 m avant la route, un nouveau chevreuil traverse le sentier 30 m devant moi ! Près du refuge je retrouve Véronique qui est venue me chercher avec le fourgon pour un petit pique-nique au bord de la rivière.

Quatrième jour: grasse matinée puis balade à trois jusqu'au lac Miroir, par le GR5 qui grimpe très fort dans une zone de faiblesse de la falaise. Au menu: marmottons, papillon et mésange. Retour par les pistes de ski (pas trop désagréable) pour passer au pied de la cascade de la Pisse.

Cinquième jour: Le matin: atelier sculpture sur bois. Une petite pièce carrée de pin cembro, un compas et un simple opinel un peu "amélioré", et c'est parti ! Le pin cembro parce que c'est un bois tendre, facile à travailler. Le compas pour tracer des rosaces (vive la géométrie !). L'opinel modifié: il faut une lame en acier au carbone, meulée puis ré-affûtée. La règle: la lame doit entrer dans le bois avec un angle de 45°, le pouce servant de point d'appui.

L'après midi: petite balade en boucle dans le vallon du mélezet (D+: 300 m).

Sixième jour: VTT. Depuis quelques mois j'ai dans l'idée de m'offrir un VTT électrique (pour aller plus vite qu'à pied sur les grosses pistes carrossables, et pouvoir ainsi gagner un peu de temps de sommeil). Je me suis donc offert une journée de test en louant un VTT "à assistance" électrique. En effet, le moteur n'apporte qu'une aide au pédalage. Si l'on ne pédale pas, le moteur ne fonctionne pas ! Malgré tout, c'est véritablement génial. Le moteur permet de grimper facilement des côtes qui exigeraient de se dépenser sans compter avec un vélo classique. Et dès qu'on utilise le mode sport, on peut vraiment rouler vite, même en côte. Seul petit bémol de cette journée: le VTT loué (2 exemplaires seulement étaient en location) n'était pas du tout adapté à la montagne: fourche offrant peu de débattement et gonflée à bloc, arrière rigide, cintre plat, un vrai vélo de cross-country ! Je n'avais pas prévu de faire du vélo et je n'avais donc pas de cuissard ni de gants. J'ai très vite dégonflé un peu les pneus (ils étaient durs comme des pneus de vélo de route !). Mais malgré tout, je me suis fait secoué comme une vulgaire bouteille d'Orangina et après avoir parcouru les deux vallées (Cristillan et Mélezet), j'ai eu bien du mal à m'asseoir pendant deux jours.

Septième jour: Nous avons décidé de rester un jour de plus (au camping municipal) pour assister au Festivol: toute une série d'animations autour de tout ce qui vole. Si Véronique a été véritablement emballée par tous les modèles de "girouettes-moulins-à-vent" (heureusement qu'on n'a pas de jardin !), j'avoue que je n'ai eu d'yeux que pour les rapaces présentés par "Des Crins et des Ailes". Et il faut bien le dire: j'ai craqué. Même si je n'irai jamais photographier, disons par exemple un lynx, dans un parc animalier sous prétexte que je n'arrive pas à en trouver un sauvage évoluant dans son milieu naturel, et bien je n'ai pas résisté à la tentation de tirer le portrait de ces oiseaux splendides, bien que captifs. Vous verrez donc quelques gros plans de "Ma Belle", un hibou grand duc, de "Zéphyr", un aigle des steppes, et d'un caracara farceur dont j'ai oublié le nom. C'était les vacances, ils étaient là, et il est parfaitement impossible d'approcher de tels oiseaux d'aussi près dans la nature. J'ai donc pensé qu'il serait idiot de m'interdire de faire ces photos. Bien sûr, avec Véronique, nous sommes allés échanger quelques mots avec Davy Lacroix, à propos des aigles ... Et le soir, évidemment, nous avons écouté la "conférence-causerie" sur les rapaces du Queyras, gentiment animée par un agent du parc régional du Queyras, avant d'assister au lâcher de lanternes célestes.

Huitième jour: Avant de mettre le cap au sud, nous décidons d'aller visiter une vallée du Queyras que nous ne connaissons pas encore (en prévision des vacances 2017 !): la vallée d'Abriès et Ristolas. Nous allons y rester deux jours (et deux nuits passés au camping municipal Le Gouret. Le village d'Abriès est assez sympa, mais la forêt est moins présente qu'à Ceillac et la montagne prend donc un aspect un peu plus désolé, moins accueillant. De plus Abriès est situé dans une vallée encaissée et même si l'altitude est sensiblement la même qu'à Ceillac, le paysage y est plus fermé, un peu comme à Chamonix ou à Moutiers ! En revanche Abriès présente le gros avantage d'être situé pas trop loin de la Réserve naturelle nationale de Ristolas-Mt Viso, la zone cœur du parc du Queyras, une zone de haute montagne. Des vacances à Abriès seraient donc logiquement un peu plus sportives qu'à Ceillac (au moins pour quelques jours !). Mais pour Véronique, Ceillac est incontournable. Pour être exact, la boulangerie de Ceillac est incontournable, pour ces fameuses glaces au mélèze !!

 

Voici la liste des restaurants de Ceillac. Nous recommandons vivement Le Pied Jaune où Véronique a donné cinq étoiles au "Tiramisu géant" servi dans un plat à gratin, et aussi Le Matefaim où les pizzas sont très bonnes.

Après cette dizaine de jours en montagne, nous sommes descendus dans le midi, voir la famille. Nous avons passé une splendide journée à Marseille, avec une amie d'enfance de Véronique, avec le mistral, avec l'aïoli, et avec la houle pendant la courte traversée jusqu'au Frioul.

Puis, fidèles à nos habitudes, nous avons retrouvé la plage du Lido entre Sète et Agde. A la Praïa, la moqueca est toujours excellente, ainsi que la sèche au chorizo, les serveurs sont toujours bien cools. Nous avons aussi testé la paillote voisine: La Voile Rouge, ambiance et mobilier un peu plus chic, personnel sympa, un peu moins de monde qu'à la Praïa, sèche à la rouille absolument fameuse.

A Sète nous avons visité l'espace Georges Brassens. Deux heures suffisent à peine pour boucler la visite. J'ai personnellement découvert un Brassens que je croyais pourtant connaitre pas trop mal, et j'en suis ressorti tout ému. Mon Chris, la prochaine fois que tu viens en France, il faut que tu fasses le pèlerinage à Sète !

Le problème avec le littoral méditerranéen en plein été, c'est que soit il y fait très chaud (trop), mais les températures élevées rendent la baignade agréable, soit le vent rafraîchit l'atmosphère, flâner sur la plage où ailleurs devient possible, mais barboter dans la grande bleue est alors un véritable défi ! 

Après avoir profité un peu de la mer, nous remettons le cap au Nord. Il nous reste quelques jours que nous mettons à profit pour aller découvrir des vallées que nous ne connaissons pas encore (en bordure Ouest du Parc des Écrins), et préparer les vacances 2017 !

Première étape: le Valgodemard. Nous remontons toute la route, jusqu'au Chalet-Hôtel du Gioberney (1640 m). Le parking est archi-complet, la route étroite ne permet pas de se garer sur l'accotement, et nous sommes en bordure du parc national des Écrins (donc aucune balade truffée possible). Nous faisons donc demi-tour. Nous sommes entourés de nombreux sommets célèbres: Olan, les Rouies, les Bans, Sirac. La vallée est très encaissée, et même si nous pourrions emmener Endy jusqu'au refuge des Souffles (1968 m) ou au refuge de l'Olan (2344 m), ce coin de montagne ne nous semble pas aussi accueillant que le Queyras.

En soirée, le Parc des Écrins organise une projection de quelques films (dont un ou deux sont passés à la télé dans l'émission des Racines et des Ailes), à Molines en Champsaur. C'est tout près, on y va. Il y a une auberge, nous pourrons donc dîner sur place. L'auberge, c'est l'auberge Gaillard. Une grande pelouse, des tables basses, des chaises longues, quelques hamacs entre les arbres. L'endroit est plaisant et reposant. Le dîner est servi par "Nicolas": Nicolas aurait pu (aurait du !) être comédien: petit accent chantant, faconde méridionale, c'est assurément un numéro. La cuisine est originale, un peu contemporaine, à base de produits locaux et bios. Cependant, nos avis sont partagés: Véronique a bien aimé. Personnellement je l'ai trouvée bien peu goûteuse. Viande un peu trop cuite, servie avec une sauce au cassis (ou myrtilles ??). Une lamelle de comté "3 mois d'affinage" (peut-être était-ce 5 mois ? je ne sais plus) présentée comme un nectar, et qui sans surprise s'est révélée bien fadasse. A la grande surface du coin le comté a 8 mois d'affinage, et je ne parle pas de celui du fromager ! Ajoutons que le comté est un fromage du Jura, comme produit local, on fait mieux (le beaufort aurait un voyage plus court et au moins ce serait un fromage des Alpes !!). Bref, selon moi, chez Nicolas, c'est beaucoup de chichi et de blabla, alors qu'un vrai restaurateur doit savoir se contenter de laisser parler son assiette.

Deuxième étape: Visite du Valjouffrey. Nous stoppons la voiture au bout de la route goudronnée, au hameau du Désert en Valjouffrey, situé pas bien haut, à 1266 m, mais rudement isolé tout de même. Petite balade pédestre puis étape gourmande à l'auberge Les Écrins (26 chemin des Rabourds, 04 76 30 91 46). Au premier abord nous avons été surpris de voir un drapeau corse, puis je me suis souvenu qu'en Corse, certes il y a la mer, mais il y a aussi la montagne ! Nous nous sommes installés en terrasse sous le parasol, et nous avons dégusté de belles salades bien copieuses. Avec du parmesan, des tomates séchées, câpres, jambon corse et tartines au pistou !! Je me suis véritablement régalé. Le dessert fut à la hauteur: pana cota bien ferme pour moi (réussi sans problème le test de la cuillère), et excellent cheese-cake aux myrtilles pour Véronique qui s'en souvient encore ! Après cela nous avons repris la route pour aller passer la soirée et la nuit dans le village perché de Villard-Reymond (j'avais pourtant promis à Véronique qu'on n'y retournerait JAMAIS, car la route est vraiment TERRIBLE !!!). Cette fois encore, nous avons apprécié comme il se doit un repas cuisiné maison, avec des produits locaux, au gîte auberge de L'Eau Blanche.

Je vous vois venir, vous allez me dire: cuisine maison, produits locaux ... comme à l'Auberge Gaillard alors ??? Et bien non. Pas du tout. Accueil et cuisine familiale, à la bonne franquette, simple, sans tralala et sans prétention. En plus, l'endroit est vraiment beau, au sommet de la montagne ... le petit déjeuner sur la terrasse vaut son pesant de cacahuètes. Et en plus, à l'auberge, il y avait un petit groupe de jeunes, qui avaient des vélos tout neufs ... ils étaient venus spécialement pour faire la montée à l'Alpe d'Huez, suite à une histoire de pari perdu !!! Ça m'a rappelé quelques très vieux souvenirs ... hein mon Chris !!! Bref, je crois bien qu'on y retournera, même si je dois bander les yeux de madame !!

Enfin, à l'arrivée à Passy - Chedde, nous posons les sacs et nous repartons ... à Passy - Plaine Joux, pour un concert flottant au Lac Vert. Ça s'appelle "Le pianO du lac, transhumance flottante" du 19 juillet au 16 octobre, et ce fut un joli moment de détente au bord de l'eau, au frais, avant d'aller croquer les bougnettes au Lou Pachran. A signaler que Le pianO du Lac est dans la Loire les 29 et 30 septembre (à Fourneaux et St Haon le Vieux), et qu'il termine sa saison dans l'Herault en octobre (à l'Étang de Thau le 16/10).

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