Une boucle ... et une traversée

Il fut un temps où, Seb et moi, nous recherchions les belles pentes, les couloirs en poudreuse ... avec plus ou moins de réussite mais globalement j'en retiens d'excellents souvenirs de très bon ski et de petites décharges d'adrénaline.

Aujourd'hui, avec l'âge, je recherche autre chose. Aujourd'hui, le bonheur est sur le chemin, alors ... j'allonge le chemin !

LES TROIS COLS DES CONTAS

Première "randonnée allongée", en compagnie de Robin: un tricotage de trois des cols classiques du secteur des Contamines Montjoie: col de la Fenêtre, col de la Cicle, et col du Bonhomme. Avec en prime un peu de poudreuse tassée dans les deux premières descentes, hé oui, on ne se refait pas et si on peut poser une cerise ou une fraise sur le tiramisu, pourquoi s'en priver ???

Cependant, en période de congés scolaires les deux premiers cols sont très fréquentés car très faciles d'accès par les remontées mécaniques. Un drone survole le col de la Cicle, les caméras sont vissées sur les casques. Au-dessus du refuge de la Balme, le contraste est total: nous sommes seuls à remettre les peaux pour remonter. Au plan Jovet nous traversons un énorme dépôt d'avalanche. Une grosse plaque est partie sous le sommet des Aiguilles de la Pennaz, 700 m plus haut. En descendant, elle a déclenché d'autres plaques sur les contre-pentes situées de part et d'autre de sa trajectoire. On peut dire que c'est tout le versant N-E qui est descendu, toute la pente a purgé. Très impressionnant. Sous la "Tête de l'Aigle", nous croisons un unique skieur, et au col du Bonhomme, il y a le paysage, le silence, et QUE nous ... et c'est très appréciable !

TRAVERSÉE SAUVAGE DE PLAINE JOUX À LA GARE DU BUET

LA rando comme je l'aime. Un grand moment de joie, de plénitude, d'exaltation ... tout ce que vous voudrez.
Premier ingrédient obligatoire: un départ à la frontale (après un gros bisou à ma Véronique qui m'a "voituré" jusqu'au parking de Plaine Joux), ce qui entraîne en toute bonne logique un lever de soleil en montagne. Ensuite, un timing parfait, c'est à dire une progression tout au long des différentes orientations, en parfaite harmonie avec l'évolution de la température et la course du soleil. En clair: descente de Pormenaz en versant N-E, poudreuse bien tassée, micro relief excessivement ludique composé d'un petit canyon bordé de mini bosses. Ensuite montée au col d'Anterne sous une température juste tiède, sans vent, neige juste assez dégelée pour passer sans les couteaux (que je n'ai pas !!), puis traversée dans le versant Nord de la Tête de Moëde déjà tracée aux petits oignons. Descente sur le vallon de la Diosaz complètement sauvage, en solitude intégrale et grosse sensation d'isolement, les seules traces visibles étant celles des animaux, un véritable enchantement. Quelques sections en excellente neige dans les contre-pentes Est. Enfin la remontée au col de Bérard, pénible physiquement mais encore parfaite sur le plan de la qualité de neige. Au col de Bérard, le charme s'évapore: en effet c'est là que s'opère la jonction avec l'autoroute en provenance du col des Aiguilles Crochues, et des remontées mécaniques de Chamonix. Au col, un jeune en T-shirt engage la conversion: pas sur la montagne, les itinéraires ... non ce qui l'intéresse ce sont mes skis: sont-ils en carbone (surtout pas !!), et combien de largeur au patin (je gratte la neige pour lire le chiffre inscrit au talon) ?? Un autre monde ! Le retour à la civilisation est brutal ! Et ce n'est que le début. La descente de la combe de Bérard est complètement damée et bosselée à tel point qu'on dirait une piste en station. Mais cela n'efface pas la joie d'avoir joliment réussi cette belle traversée. Retour en train jusqu'à Chedde (8€20) et traversée de Chedde à pied, en chaussures de ski, skis sur l'épaule, et banane jusqu'aux oreilles, jusqu'à l'appartement. Les gens qui m'ont vu passer ont du me prendre pour un dingue ou un imbécile heureux ... loin de moi l'idée de vouloir les démentir !

La trace de la traversée Plaine Joux - Gare du Buet

Les chiffres:

D+ et D- sont sensiblement les mêmes à une poignée de mètres près: 2360 m.

Distance: 28,400 km.

5h50 en mouvement et 2h de "pause" (les manips de peaux de phoque et les prises de photos sont des pauses !!).

 

Écrire commentaire

Commentaires: 0

Je ne suis pas un photographe professionnel. J'ai un métier que j'exerce à temps complet. Je suis simplement un "photographe randonneur" passionné de montagne et de nature, la photographie est un loisir que je pratique pendant mon temps libre, en pur amateur. Photographier des animaux sauvages exige de passer beaucoup de temps sur le terrain.

 

Néanmoins je me ferai un plaisir de répondre à vos questions et à vos demandes aussi rapidement que je le pourrai. N'hésitez pas à me contacter:

 

lemonde.denhaut@mail.fr

Les photos et les textes présentés sur ce site ne sont pas libres de droit. Leur reproduction sans autorisation écrite de leur auteur est interdite, quel que soit le support. Merci de respecter la passion de l'auteur, le temps passé sur le terrain, les heures de marche, le temps passé devant l'écran et l'investissement dans le matériel.