Baptême du foehn

Ça y est ! Je peux enfin utiliser à nouveau mon PC !

Ce chapitre va être un petit peu long mais c'est une histoire qui mérite d'être racontée: les commerçants, c'est comme les chasseurs, ils y a les bons commerçants, et puis il y a ... les autres.

Bien sûr la panne est arrivée un samedi soir ! En pleine navigation sur internet, et sans prévenir, sans aucun signe avant coureur, d'un coup d'un seul: écran noir ! L'ordinateur fonctionne, j'entends tourner le disque dur. Bon, il est 22 heures passées, demain il fera jour. J'éteins le PC au moyen de l'interrupteur, et au dodo.
Dimanche matin, je tente différentes manipulations, je branche l'écran sur le portable de Véronique, je branche l'ancien écran de Véronique sur mon PC, sans résultat. Bien, étape suivante, je recherche, avec le portable de Véronique, les dépanneurs en informatique de Sallanches - Passy. Une boutique, qui a pignon sur rue, pas très loin de mon lieu de travail, me semble tout indiquée: leur site internet mentionne:

En amenant votre PC au magasin, nous effectuons un diagnostic précis et gratuit, et vous seuls prenez la décision de la réparation.

Vous avez lu comme moi: "un diagnostic précis et gratuit".

Petit inconvénient: le magasin est fermé le lundi. Tant pis, je patienterai.
Mardi soir, après le boulot, j'amène mon PC et mon écran. Je suis "reçu" par Madame. J'indique quel est le problème en mentionnant que je pense que la panne pourrait provenir soit de mon écran (qui est vieux: 13 ans), soit de la carte graphique. Réponse péremptoire de la dame: "C'est jamais l'écran !". Bon, admettons. Lorsque je lui explique que j'ai tenté différents branchements sur un portable ... aucun son ne sort de sa bouche, mais son regard est éloquent: je suis un débile profond ! La dame me soumet ensuite toute une batterie de questions préalables à la prise en charge de mon matériel, j'imagine qu'il s'agit d'un protocole très généraliste et surtout je suis quasiment certain que, pour mon cas particulier, ces questions sont totalement à côté de la plaque: quel est votre antivirus, quelle est la version de Windows. Bon, admettons. Puis la dame me prévient qu'il me faudra m'acquitter d'une somme certaine (de mémoire 30 ou 40 €), ce à quoi je réponds que je sais lire, et que leur site mentionne la gratuité du diagnostic. La dame disparaît quelques instants dans l'arrière boutique, tient conciliabule avec le technicien-réparateur-gérant du magasin et revient, silencieuse. Elle dépose mon matériel dans un coin et au revoir monsieur. Je lui souhaite, néanmoins, une bonne fin de journée et tourne les talons. Elle a noté mon n° de téléphone, je vais donc attendre son appel. J'attends donc quelques jours, la fin de semaine se profile ... le week-end passe ... et le jeudi suivant, soit 9 jours plus tard, je me pointe à la boutique, demande quelles sont les nouvelles. Réponse de la dame: "aucune nouvelle, ni bonne ni mauvaise". En clair, ils n'ont pas touché mon ordinateur et n'en ont pas l'intention, d'ailleurs il est toujours posé exactement au même endroit. En un sens je suis plutôt content car entre temps je suis allé lire des avis de clients de ce magasin: la tendance est franchement négative: ils auraient réussi à abîmer du matériel qu'on leur a confié !

Donc je récupère mon PC intact, OUF !

Le lendemain, vendredi (le vendredi du Black Friday), je change de crèmerie et je passe un coup de fil à Easyclix à Chamonix. Le gars me dit "passez demain entre 10h et midi". OK, pas de problème. Samedi matin 11h, Chamonix, galerie Blanc Neige, une petite boutique tout au fond de la galerie. Un gros plan de travail en bois massif, très propre, au mur un cadre comportant tous les CD d'installation de Windows depuis Windows 95 (si mes souvenirs sont bons).
Avant même que je ne déballe mon PC, le gars jette un œil sur mon écran que j'ai glissé dans un cabas. À l'épaisseur de l'écran il devine qu'il n'est pas tout neuf. Il le branche sur son PC: ça marche pô ! Verdict: l'écran est mort. Je suis dans la boutique depuis moins de 5 minutes !
Bien que le diagnostique soit établi, il a tout de même pris la peine de vérifier si mon PC fonctionnait, en le branchant sur son écran: ça marche !
Il a aussi vérifié que la panne ne provenait pas d'un de mes câbles. Enfin il m'a expliqué pourquoi les branchements "exotiques" que j'avais tentés sur le portable de Véronique et son vieil écran ne pouvaient rien donner.

Enfin, il a très rapidement regardé mon PC et il m'a confié que quand le disque dur lâcherait il suffirait de le remplacer (par un DD + rapide et un peu + gros), d'ajouter un peu de RAM, et le PC repartirait comme en 40 ! Bref, la solution consisterait à recycler l'ancien matériel plutôt que tout jeter pour racheter du neuf.
Au total, je suis resté 15 minutes max dans sa boutique, et le diagnostic m'a coûté 15 €.
Compétence, rapidité, honnêteté, la confiance est établie, clairement il a gagné un client !

 

Dans l'après midi, j'ai passé commande d'un écran "géant": 24 pouces en 16/10 soit une diagonale de 61 cm (48 cm sur mon ancien écran), avec des couleurs "justes" et bien calibrées en usine. Et un filtre "jaune" activable ou désactivable très facilement pour atténuer la lumière bleue. C'est Noël !!! 

Bien, maintenant, en montagne ! Baptême du foehn pour Micka.

Mickael, c'est un nouveau collègue du boulot. Un jeune. Surtout par rapport à moi qui commence à faire figure d'ancien ! Bon, et notre Micka, il a visiblement très envie d'aller en montagne, et si possible de voir des animaux. Parfait.

Inconvénient: l'hiver approche à grands pas, la neige ne va pas tarder, donc si on veut y aller à pied, c'est MAINTENANT !

Et "maintenant" c'était le samedi 23 novembre (oui, ça commence à dater !!). Et pour ce samedi 23/11, Météo France annonçait du foehn, avec des rafales à 80 km/h. Qu'à cela ne tienne, Micka est un gaillard solidement ancré au sol, il ne s'envolera pas ! Nous voilà donc samedi à 8h sur le parking du Champel. Je projette de faire le tour du Mt Vorassay en passant par les chalets de Miage, et le col de Tricot, en sachant qu'on peut facilement rebrousser chemin à tout moment.

Alors le foehn, c'est quoi ? Hé bien, vous êtes sur le parking, à 1150 m d'altitude, vous lacez gentiment vos chaussures lorsque vos oreilles perçoivent un bruit lointain, qui s'approche et s'amplifie. Au début, je me suis dit "on dirait un train qui arrive", puis je me suis souvenu qu'il N'Y A PAS de train dans la vallée entre St Gervais et les Contamines ! Et donc ce bruit, c'est simplement la rafale de foehn qui dévale la pente pour venir voir qui sont ces impétueux randonneurs. Bien, Micka est dans l'ambiance.

Début de la randonnée: montée en forêt. Quelques branches jonchent le sol, ça ne souffle pas vraiment fort et je me dis que toutes les branches fragiles ont déjà du tomber dans la nuit. Toujours cette capacité à "produire" des raisonnements + ou - fallacieux pour ne pas tenir compte des risques. Bon toujours est-il que dans cette partie forestière sous le versant ouest du Vorassay nous n'avons eu AUCUNE véritable grosse rafale. Et très peu de branches brisées, et aucun arbre. C'est lorsque nous avons tourné l'angle au niveau des Chosalets pour entrer dans l'axe du vallon de Miage que nous avons dû contourner 3 beaux épicéas couchés en travers du chemin. Cet endroit marque la sortie de la forêt. Nous avons donc continué. Sortie de la forêt, certes, mais Entrée dans le vallon de Miage, le couloir des courants d'air, dominé par un véritable mur de 1300 m de haut à son point le plus bas: 3 km en amont de notre position, se trouve le pied de la face Nord des Dôme de Miage (3666 m) et du col du même nom (3360 m). Il faut imaginer que derrière ce col et cette face nord, c'est une véritable tempête qui se déchaîne. Les rafales de foehn "sautent" cette ligne de crête et dévalent les 1300 m de pente en forme d'entonnoir. A la sortie de la forêt, quelques bouquetins broutent paisiblement. Au pied du col de Tricot, deux chasseurs cachés derrière des rochers guettent les chamois. Ce sont les deux seules personnes que nous verrons pendant toute la balade.

Premier lacet du col de Tricot: une première rafale me déséquilibre et je me "rattrape" en posant un genou à terre. Pendant toute la montée, nous marcherons uniquement entre les rafales. Lorsqu'une rafale nous fouette, nous nous arrêtons, pieds écartés et arc-boutés sur les bâtons. Un peu avant le col, une rafale me déséquilibre à nouveau, du côté de la pente, au point que par pur réflexe, je me jette du côté amont. Je n'avais encore jamais "joué" avec un vent pareil ! Au col, bras écartés, je m'amuse à faire l'exercice de "la chaise" le dos appuyé non pas contre un mur mais contre le vent !

Dans la descente par la combe des juments, en versant Nord, le vent se calme mais nous l'entendons frapper l'arête de Tricot avec une telle violence que nous avons cru à un coup de tonnerre ! Le foehn, c'est comme un smash de Boris Becker !

La combe est un peu abritée du vent mais maintenant ce sont les plaques de neige qui vont faire enrager Micka qui est en pneus lisses ! Heureusement, j'ai les petits crampons dans le sac, et Micka pourra terminer la descente sereinement, surtout au niveau des petites cascades qui ont formé une belle couche de glace sur tout le chemin (au pied de l'escalier métallique près de la passerelle).

Bref, cette année 2019, nous n'avons pas eu de réelle épopée d'automne avec Seb, Delphine et Maxime. Mais je leur ai trouvé un remplaçant !!

Le diaporama ci-dessous s'ouvre avec trois photos prises avant cette balade, en affût sur le Mont Vorassay: deux chevreuils et, 8 minutes après, toujours le même chien de chasse. Cette fois les choses sont clairement établies: les chasseurs "lancent" la chienne dans la réserve, elle rabat le gibier vers les chasseurs qui attendent tranquillement à la limite de la réserve. J'ai entendu cette chienne aboyer une bonne partie de la matinée, j'ai entendu les coups de feu, une période de silence, puis à nouveau la chienne est revenu tourner dans le bois. Bref, clairement les pentes du Mt Vorassay (= la réserve), même couvertes de neige, ne sont pas un refuge pour la faune

Bien, ensuite, les photos de la balade avec Micka (avec le petit appareil compact), et en dernier (sous le diaporama) une petite "auto-vidéo" de ma pomme fouettée par le foehn au col de Tricot.

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Commentaires: 2
  • #1

    Micka (samedi, 14 décembre 2019 18:07)

    Magnifique récits ��
    J'adore

  • #2

    Charlotte (dimanche, 15 décembre 2019 18:41)

    Micka, les anciens collègues de Moûtiers (Bougnat, Seb...) ne t'ont pas briefé avant ta 1ère sortie avec Cyril :-D ?!

Je ne suis pas un photographe professionnel. J'ai un métier que j'exerce à temps complet. Je suis simplement un "photographe randonneur" passionné de montagne et de nature, la photographie est un loisir que je pratique pendant mon temps libre, en pur amateur. Photographier des animaux sauvages exige de passer beaucoup de temps sur le terrain.

 

Néanmoins je me ferai un plaisir de répondre à vos questions et à vos demandes aussi rapidement que je le pourrai. N'hésitez pas à me contacter:

 

lemonde.denhaut@mail.fr

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