Du rififi en montagne

Véronique est en vacances, la météo est printanière, alors hop on en profite pour une petite virée à trois, Véro, la Truffe et moi. Nous n'avons vu aucun animal et nous avons été obligés de descendre un peu plus tôt que prévu à cause du vent qui congelait progressivement ma chérie. Mais ce fut tout de même une bien agréable journée en montagne.

Le week-end suivant, je retourne dans le même coin, près des falaises, seul. Le samedi j'observe quelques passages de gypaètes et d'aigles, mais ne réussit aucune photo vraiment valable. Alors que je débute la descente, par une petite combe, dont la pente est raide sur la partie haute mais de plus en plus douce à mesure que je descends, me vient une intuition. Voilà plusieurs semaines que je "grasse-matîne" même les jours où je vais en montagne, mais demain, c'est décidé, je mets le réveil.

Dimanche, 5h, je démarre le fourgon, le VTT est dans le coffre. Lorsque j'arrive au pied de ma combe, le ciel rosit à peine derrière les aiguilles de Chamonix. Je m'installe un peu en hauteur, près du gros rocher sur la ligne de crête. Et j'attends. Le jour se lève peu à peu, le gazouillis des oiseaux réveille la montagne. C'est bon d'être là. De l'autre côté de la vallée les lumières des villages s'éteignent lorsque les premiers rayons du soleil font briller les hauts sommets. Soudain, j'entends japper. Un jappement plutôt aigu. Bingo, bonne intuition. Dans la combe, un renard louvoie entre les rochers, sur le tapis de neige dure qui a résisté au foehn et au soleil de cette fin février. Il remonte la pente et disparaît rapidement. Cinq minutes après, de nouveaux jappements se font entendre. Cette fois c'est un couple qui remonte la combe. Ils suivent sensiblement le même chemin que le premier individu. Fin février, c'est la fin de la période du rut "théorique" (peut-être qu'en montagne la période de reproduction est un peu décalée par rapport à celle des renards des plaines ?). En tous cas, c'est bien une tentative d'accouplement que j'observe dans le viseur de l'appareil photo. Tentative vite abrégée: madame reprend la route, en direction du haut de la combe. Ils finissent par disparaître à ma vue. Mais rapidement, j'entends des cris très aigus. Il y a bagarre ! Le renard solitaire était resté dans les parages et il se fait chasser manu militari. Aux jumelles, je le vois qui déguerpit sans demander son reste !

 

En milieu de matinée je décide de monter encore un peu pour aller m'installer au pied de la paroi où viennent souvent tourner aigles et gypaètes. Un aigle viendra se poser sur une vire herbeuse au-dessus de moi, et je verrai aussi la petite chèvre noire que j'avais déjà repérée à l'automne: visiblement elle a passé l'hiver avec les étagnes et les petits bouquetins.

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