Du noir. Et du blanc.

Endy nous a quittés. Le 22 septembre.

14 années de vie commune avec une chienne adorable. Véronique et moi avons broyé beaucoup de noir ces dernières semaines.

Me concernant, mes activités montagnardes ont été "perturbées". Le plus flagrant a été l'absence totale de réflexion et même du plus élémentaire bon sens, qui m'a conduit à m'équiper absolument n'importe comment. Par exemple je suis parti juste après la pluie en pantalon d'été, sans surpantalon. Résultat: après trois pas dans les hautes herbes, j'étais parfaitement trempé des cuisses jusqu'aux bout des orteils (l'eau froide coulant le long des jambes jusque dans les chaussettes). Je suis aussi parti en après-midi, avec l'intention de passer en montagne au moins une partie de la nuit, peut-être jusqu'au matin (totalement indécis), mais sans lampe frontale, sans duvet et sans matelas, sans bonnet ni buff ni gants, avec juste une grosse doudoune. J'ai donc passé toute la nuit roulé en boule dans les herbes, avec juste une capuche de polaire sur la tête et les manches tirées sur les mains. Anecdote rigolote: cette nuit là il m'est arrivé un truc que je n'avais encore jamais vécu: un renard est venu me chiper un de mes bâtons (qui étaient posés au sol). Un bâton de randonnée de 1m30 ! Après 2 secondes à me frotter les yeux, il a fallu que je lui courre après pour qu'il le lâche !

Bref, je commence à peine, après une semaine de vacances en Provence, à sortir d'une sorte de brouillard mélancolique qui m'avait totalement anesthésié la cervelle.

Véronique et moi gardons le souvenir de notre Truffe, le nez dans le vent (nul doute qu'elle reniflait les renards et les lièvres, ou bien son maître qui s'était posté cent mètres plus loin pour faire des photos), telle que Véronique l'a photographiée, c'était en août dernier, pendant nos vacances à la montagne, un soir dans un pré en attendant que les animaux sortent du bois.

Endy avait aussi sa galerie perso sur ce site internet.

Voilà, donc depuis septembre, je suis allé en montagne, tout en étant ailleurs, le brame a été mis entre parenthèses ... et les photos sont différentes de celles que je fais habituellement. J'ai même fait des portraits de bouquetins, ce que je ne fais jamais tant il est difficile de sortir une image un peu originale de ces animaux magnifiques mais tellement faciles à approcher.

Sur les images nocturnes ci-dessous, la grosse étoile n'est autre que la lune (presque pleine).

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Démesure et schizophrénie

UTMB: 2693 engagés,  1757 classés.

TDS:     1649 engagés,     998 classés.

CCC :     2228 engagés,  1650 classés.

OCC:     1729 engagés,   1643 classés.

MCC:     1130 engagés,   1104 classés.
ETC:      1358 engagés,    1348 classés.

TOTAL:  10787 partants,  8500 arrivés. Sans compter les concurrents de la PTL, de la YCC et de la YCC cadets. 9 courses, sur une semaine.

Des traileurs venus des 5 continents, accompagnés de leur famille, de leur assistant, et regroupés dans la vallée de Chamonix et la haute vallée de l'Arve.

Ce gigantisme est même devenu un slogan, une "marque de fabrique", un label: il suffit de regarder la 1ère page du site de l'UTMB:

"Rendez-vous incontournable pour les trailers du monde entier, l'UTMB Mont-Blanc rassemble chaque année à Chamonix l’élite du trail mondial ainsi que plus de 10,000 coureurs passionnés pour participer à l’une des 8 courses de l’événement"

Population de l'agglomération de Chamonix, en 2020: 11 821 habitants (source wikipédia, c'est l'ordre de grandeur qui importe).

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Apprentissages, progression, et Cromagnon.

Il n'y a pas d'âge pour apprendre:

J'ai débuté le trail en montagne à 49 ans, en capitalisant sur un vieux mais solide bagage de coureur sur route, du 10 km au semi-marathon. J'ai d'abord couru un 60 km, puis j'ai progressé doucement jusqu'à cet été ou j'ai pu finir un 100 bornes, à l'âge de 53 ans.
Par ailleurs, voilà plus de 20 ans que je promène mon matériel photo en montagne. Et je découvre actuellement la photo nocturne de la voûte céleste. Notre séjour en Haute Ubaye fut le prétexte à un "devoir de vacances" réalisé sur les berges des lacs d'altitude du Chambeyron, en totale improvisation. La copie fut très moyenne mais j'ai quand même mordu à l'hameçon. J'ai visionné quelques tutos sur internet et j'y suis retourné: lors de "La Nuit des Étoiles" j'ai passé une nouvelle nuit blanche, autour du lac d'Anterne. La nuit passée à courir pendant le trail du Queyras, et la nuit passée sous le Brec de Chambeyron m'ont un peu habitué et je digère maintenant sans trop de problème une nuit sans sommeil.

Bien sûr j'ai commis quelques erreurs:

J'avais en tête l'idée de mettre au premier plan de mes photos la "perte" des eaux du lac d'Anterne: à cet endroit le sol est calcaire et les eaux du lac s'engouffrent dans le sous-sol. C'est très impressionnant à regarder, mais très difficile à rendre en photo, encore plus dans le noir complet, même en pose de 20 secondes. Je voulais aussi photographier la résurgence, un petit kilomètre plus bas, mais je n'étais jamais allé la voir, et il faut reconnaître que c'est totalement décevant: un filet d'eau coule entre les rochers. Bref, j'ai beaucoup marché, et fait relativement peu de photos.

J'ai aussi été un peu surpris par la présence d'une vingtaine de tentes tout autour du lac, peut-être même trente ? En pleine réserve naturelle. J'ai essayé d'être le plus discret possible ! Le lendemain matin, seuls quelques campeurs ont respecté la règle qui veut que le campement soit démonté avant le lever du soleil. 

Bref, je n'ai pas de premier plan réellement percutant. Et le réglage de la sensibilité est un peu faiblard, j'ai été trop optimiste avec seulement 2500 iso pour des poses de 20 secondes.

Malgré tout, j'ai tout de même photographié (à nouveau) la "Grande Casserole". Et surtout j'ai réussi à faire apparaître un bout de la Voie Lactée au-dessus des Fiz (on reconnait l'entaille du couloir de la mitraille). Et grâce à l'application Stellarium sur le téléphone et à la carte du ciel sur l'ordi, j'ai pu identifier (sous réserve d'erreur de débutant) deux étoiles plus brillantes que les autres: Véga (constellation de la Lyre) à droite dans le cercle orange, et Altaïr (constellation de l'Aigle) à gauche dans le cercle vert. Sur les deux images, la pollution lumineuse est hélas bien présente, due aux lumières de Sixt Fer à Cheval et Samoëns sur la première, et à celles de Passy - Sallanches sur la deuxième. J'ai jeté un coup d'œil aux cartes de la pollution lumineuse et j'en conclus qu'en Haute Savoie il va être compliqué de l'éviter.

Je possède maintenant les outils qui me permettent de repérer la Voie Lactée dans le ciel nocturne (et même de prévoir sa position à une date et une heure donnée, ce qui me donne des idées), et je commence aussi à améliorer ma technique de "développement" de ces photos qui nécessitent un traitement informatique un peu particulier pour exprimer tout leur potentiel. Je retournerai au lac d'Anterne, pendant les nuits d'automne, car je pense avoir une marge de progression certaine.

Je suis aussi maintenant en mesure de savoir dans quelle direction je dois viser pour photographier les "pluies" d'étoiles filantes. Pendant cette nuit du 12 au 13 août, il y avait un pic d'activité dans l'essaim des Perséides, chiffré à 75 étoiles filantes par heure. Mais pour avoir une chance de faire une vraie belle image avec plusieurs étoiles filantes, il faut prendre des dizaines de photos pendant toute la nuit ! Prochaine date intéressante: le 15 décembre à 00h45 avec l'essaim des Géminides, chiffré à 117 météores par heure. La lune ne sera qu'à 5,4 %. Croisons les doigts pour que le ciel soit bien dégagé cette nuit là.

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Le repos de l'ultra traileur

Petit retour en arrière:

Le dimanche 9 juillet, en début de matinée, je franchis la ligne d'arrivée de la Grande Traversée du Guillestrois Queyras, après 26 heures de course pour 100 km en montagne. Retour à l'hôtel, douche, collation, puis un peu de lecture en position allongée car je n'arrive pas à dormir. Dîner, suivi d'une bonne nuit réparatrice. Le lendemain lundi: retour à Passy, soit 5h30 - 6h de voiture. Mardi, mercredi, jeudi: au bureau en journées "allégées": je pointe aux environs de 8h - 8h15 au lieu de 7h30 habituellement. J'ai aussi vu Johann (mon kiné) à deux reprises: dès lundi soir puis le jeudi (ou le mercredi), un immense merci à toi pour ta super disponibilité. Vendredi c'est le 14 juillet et le début des vacances !

Dès le samedi 15, je rechausse les baskets pour un petit tour de 50 minutes à allure réduite mais tout de même en trottinant doucement la totalité de la côte de La Motte (50 m D+ pour 700 m de distance en 5'40). Dimanche: repos.

Et lundi on charge la voiture pour filer en Provence, pour une semaine de grasses matinées et de farniente.

Dimanche 23 juillet: trajet jusqu'à Fouillouse: c'est le hameau qui se trouve au bout de la route de la Haute Ubaye, en tournant à droite pour passer en rive gauche de l'Ubaye, par le pont du Châtelet qui surplombe le torrent de 108 m (pont qui fut miné en 1944 mais qui a résisté !).

Fouillouse, c'est un endroit que nous aimons beaucoup, Véronique et moi. C'est en altitude: 1900 m. C'est entouré de forêts de mélèzes et de pins, et de sommets qui culminent à plus de 3000 m. Beaucoup de randonneurs montent passer la nuit au refuge du Chambeyron, mais beaucoup d'autres dorment sous la tente autour du hameau. Il n'y a pas de réseau (il faut monter plus haut pour en trouver). C'est un peu la montagne et les montagnards de notre enfance. Et puis les chemins y sont beaucoup moins raides et plus roulants qu'en vallée de l'Arve. Les marmottes sont à moins de 500 m  de l'église. En fait, il y en avait même une que l'on pouvait voir depuis notre balcon. Et puis, à moins d'un kilomètre du village, il y a les sources de La Baragne, un vrai coin de paradis. Dès le dimanche soir après avoir posé les sacs et avalé le dîner, je suis allé y faire un peu de repérage, au crépuscule. C'est ma nouvelle méthode pour photographier les insectes, et surtout les papillons: je flâne les mains dans les poches, et je mémorise les endroits où les spécimens les plus intéressants vont passer la nuit. Le lendemain, à l'aube, ils n'auront pas bougé, je ne perdrai donc pas de temps à les chercher. Et tant que le soleil ne sera pas vraiment levé, ils ne bougeront pas. Avec un peu de chance, je peux même avoir quelques gouttes de rosée dans le décor.

Cette semaine: deux séances photos aux papillons; le lundi 24 (entre 6h15 et 7h00) et le vendredi 28, avec le 200 mm Fuji, et surtout le Lensbaby Velvet 85 mm que je commence à apprivoiser et qui donne aux images un aspect "velouté", une ambiance vaporeuse et éthérée.

Et puis, le mercredi 26 juillet, avec Véronique, nous avons randonné "en relais", sans nous concerter, de manière totalement improvisée: Véronique est partie très tôt le matin (avant même que je ne me réveille), pour monter au Lac des Neuf Couleurs (2840 m), non sans faire étape au refuge du Chambeyron (à l'aller et au retour). En milieu d'après midi je suis monté à sa rencontre pour l'alléger du poids de son sac. Nous avons dîné ensemble et puis à 21h20, je suis parti sur les mêmes chemins que Véronique: passage au refuge à 23h45 (fermé évidemment) et arrivé au Lac des Neuf Couleurs à 00h45. Je déballe le trépied et j'entame une longue série de "photos d'étoiles": les vraies dans le ciel ET leur reflet dans le lac. Entre les deux se dessine la ligne de crête du Pas de l'Infernet et de la Pointe du Fond de Chambeyron (3137 m), je suis positionné face à l'Est. J'utilise l'objectif le plus grand angle de ma panoplie: un 14 mm - f/2.8 (équivalent 21 mm) mais c'est insuffisant (je viens à peine de tester la nuit dernière, la nuit des étoiles filantes, mon tout nouveau Nisi 9 mm f/2.8) et je dois prendre de nombreux clichés en décalant mes angles de prises de vues, aussi bien horizontalement que verticalement. Ensuite, de retour à Passy, grâce à un logiciel, toutes ces photos sont assemblées pour n'en former qu'une seule.

C'est le même principe, à un tout petit niveau, que pour cette photo géante du panorama du massif du Mt Blanc, qui regroupe pas moins de 70 000 photos (vidéo sur Youtube).

Je repars du Lac des Neuf Couleurs à 02h15, après une séance photo de 1h30 que je n'ai pas du tout vu passer, totalement captivé et absorbé par le spectacle de la voûte céleste. Encore un arrêt-photo de 20 minutes au bord du Lac Long (2780 m), face au Sud-Ouest, et j'arrive à Fouillouse à 4h30 pour un énorme petit déjeuner bien mérité.

À noter: En montant, j'ai aussi fait une photo presque correcte de "la Grande Casserole", (c'est à dire les sept étoiles les plus brillantes de la constellation de La Grande Ourse, groupement d'étoiles que les anciens appelaient le Septentrion), même si Alkaid n'est qu'à 1 mm du bord de l'image (en haut à gauche). Photo prise "à la va-vite" à 23h11, à main levée avec le Laowa 33 mm - f/0.95, avec un temps de pose de 0,1 seconde, et à 3200 iso. Pour une photo vite faite, debout sur le sentier en ne voyant pas grand chose dans le viseur, c'est "pas pire".

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La Grande Traversée du Guillestrois Queyras

Je vous avais mis l'eau à la bouche la semaine dernière avec l'annonce de mon départ pour l'aventure dans un ultra trail de 100 km dans le massif du Queyras.

Hé bien maintenant en voici le compte-rendu. Les paragraphes en italiques sont les propos de Véronique, sans aucune "correction" de ma part.

Premier coup de stress: ça se passe à l'appartement à Passy, avant le départ: surtout ne rien oublier. Nous sommes vendredi 7 juillet.
Chacun sa tactique: Véronique rédige une liste longue comme le bras, et barre chaque élément à mesure qu'elle remplit son sac.
De mon côté, je fais tout "de tête" et je passe en revue ma check-liste pendant que je refais le plein de la voiture au supermarché du coin.
J'ai conscience que la nourriture "de course" que j'emmène n'est pas très variée (des Cliff bars à 80 %) mais j'espère pouvoir en acheter d'autres sur le lieu de la remise des dossards où en général quelques marques de trail tiennent un stand. Hé bien que nenni. Ce trail du Guillestrois Queyras n'en est qu'à sa deuxième édition et c'est un trail "campagnard / montagnard": je ressors du gymnase de Guillestre avec mon dossard, un t-shirt et mon sac de délestage, et rien d'autre.

Sur le trajet, Véronique n'a pas eu le choix: elle a été bien obligée de se familiariser (enfin) avec la boîte automatique de ma "nouvelle" voiture (nouvelle depuis 1 an et 3 mois)

À l'hôtel à Aiguilles (à 5 km d'Abriès où sera donné le départ): repos, pieds au mur et somnolence. Dîner et dodo. Je dors pas trop mal mais la nuit est courte: réveil à 4h00, petit déjeûner et habillage pour quitter l'hôtel à 5h15.

Samedi 8 juillet, 5h50: à Abriès (1540 m) la température est fraîche, le village est encore bien à l'ombre. Le speaker a l'accent du sud. 254 coureurs sont présents derrière la ligne de départ. Ambiance petite course de village. J'utilise les 10 dernières minutes pour pratiquer les petits exercices d'échauffement / étirement que m'a montrés mon kiné. C'est vraiment très très léger comme échauffement, mais ça me permet surtout de vérifier l'absence de toute gêne musculaire et de détendre un tout petit peu les fibres, parler d'assouplissement serait très exagéré !

Sur la ligne le speaker fait son job mais sans en faire des tonnes, (au contraire du Ludo Collet l'an dernier à Verbier), ici à Abriès pas besoin de refaire la présentation en anglais ! Je me positionne plutôt à l'arrière du peloton, peut-être aux alentours de la 180 - 200ème place. Le départ est donné. Je trottine trois foulées, pas plus. Départ en marchant. Passage devant Véronique, petit coucou avec la main. Pas d'inquiétude, je sais que je vais la revoir dans "peu de temps" (= 2h / 2h30) à Ristolas au 12ème kilomètre. Dès la sortie du village le peloton s'étire en file indienne sur un sentier monotrace où il sera impossible de doubler. Heureusement que nous ne sommes que 254 ! La première montée est entrecoupée de sections plates ou en faux-plat montant, ce qui occasionne quelques changements de ryhtme, on trottine un petit peu et déjà quelques concurrents partis en sur-régime se font doubler. Je garde un œil attentif sur ma fréquence cardiaque que je dois impérativement conserver sous les 142 pulsations (145 grand maximum).

 

Le mot de Véronique:

Une fois le départ donné, je vais voir le speaker et lui demande s'il connait le nombre de participants. Il me répond qu'il y a 310 coureurs. Un vieux monsieur, qui porte un béret, rétorque alors « non, 311 ! ». La réaction du speaker : « ah oui, je l'avais oublié celui-là, il ne devait pas venir et en fait il est venu ».

 

Je souris en me disant qu'on est bien dans le sud !!!

 

Après 45 minutes (km 3,700): virage à gauche pour attaquer la piste de ski (suite à une modification du parcours dont nous avions été prévenus, à cause d'un chantier sur une remontée mécanique). La pente se redresse assez franchement mais sans atteindre une déclivité extraordianire: 19 % d'après Strava, ça correspond totalement à mes sentiers d'entrainement. Mais devant moi quelques concurrents lèvent un peu le pied et je double, ce qui fait aussitôt bondir le cardio à 148. Je m'en apperçois tout de suite et reprends une allure plus mesurée. En général les pistes de ski ne sont pas très agréables pour les traileurs mais celle-ci est très chouette: bien enherbée, parsemée de jeunes mélèzes d'1 m de haut. J'ai bien aimé ce passage. Mais c'est encore mieux un peu plus loin:

1 heure de course, km 5: nous débouchons sur une épaule près du point 2219 m, il est 7h00, soleil rasant, nous traversons une belle clairière en herbe, entourée de mélèzes, j'adore cette ambiance.

Petit faux plat descendant pour aller récupérer le GR58 près du Clot de Besseys. 1h20 de course, il faut manger: deux bouchées d'un Cliff aux pépites de chocolat, que j'ai remis dans une poche ... où il est resté pendant TOUTE LA COURSE, je n'y ai plus touché, il est encore à cette heure sur la table de la cuisine. Le sentier monte à nouveau pour finir l'ascension au Collette de Gilly (2366 m), où je passe en 1h34, km 7,800. Je ne m'arrête pas: je connais bien cet endroit, j'y suis passé plusieurs fois pendant les vacances des étés précédents.

J'enchaîne directement sur la descente. Petite pause pour vidanger la vessie, je perds quelques places, j'observe un regroupement qui se forme devant moi, plusieurs lacets en dessous. Ce groupe n'est pas très loin à vol d'oiseau mais le sentier serpente en lacets si bien que ce groupe a peut-être bien 300 m d'avance. Peu importe, je suis seul et je descends à l'allure qui me convient, surtout sans forcer. Depuis le départ, les jambes vont "pas si mal", mais je n'ai pas la sensation de voler que j'ai pu connaître sur les premiers kilomètres à Serre Chevalier ou même à Verbier. Je sens bien sur le haut et l'intérieur des cuisses une petite gêne, comme un engourdissement ou une raideur. Johann mon kiné m'avait dit de "masser" cette zone tout en marchant et je le ferai un peu parfois. Bref cette sensation de lourdeur bride mon allure, ce qui est une bonne chose concernant la gestion de l'allure, mais psychologiquement, cela génère tout de même une petite inquiétude et une légère frustration de ne pas pouvoir exprimer mon plein potentiel ... frustration qu'il faut savoir accepter car sur ce type d'effort le "plein potentiel" consiste à durer longtemps, très longtemps.
Avant le départ, j'ai fait part à Véronique de cette petite crainte: cette fois il est possible que physiquement je sois contraint d'abandonner, sur blessure, ce qui m'attristerait profondément car je suis parti avec une motivation et une volonté farouche d'arriver au bout, pour moi certes, mais aussi surtout pour Véronique qui avait raté mon arrivée à Verbier (à 2h du matin) l'an dernier et qui en avait pleuré. Donc le mot d'ordre en ce début de course: surtout ne pas faire une "Jean Alési": "à fond à fond à fond ... et ... gravier !". Comme me l'a dit mon collègue: "Freine Mimosa, freine !" (référence au film Une époque formidable avec Bohringer, Ticky Holgado, Gérard Jugnot, Chick Ortega: Mimosa dans le film).

Je gère ma descente et petit à petit je reviens sur les derniers du groupe, qui ralentissent un peu sur les 100 derniers mètres un peu techniques, juste avant de prendre pied sur le goudron pour entrer dans le village de Ristolas. Certains trottinent. Je marche, tout en finissant mes flasques pour bien m'hydrater.

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Je ne suis pas un photographe professionnel. J'ai un métier que j'exerce à temps complet. Je suis simplement un "photographe randonneur" passionné de montagne et de nature, la photographie est un loisir que je pratique pendant mon temps libre, en pur amateur. Photographier des animaux sauvages exige de passer beaucoup de temps sur le terrain.

 

Néanmoins je me ferai un plaisir de répondre à vos questions et à vos demandes aussi rapidement que je le pourrai. N'hésitez pas à me contacter:

 

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