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Trail, apothéose de fin de saison, toute une histoire

Cette saison de trail 2019 était ma toute première, mon baptême du feu de débutant. Certes, j'ai un passé (très révolu) de coureur sur route de 10 km au semi-marathon. À l'époque ça s'appelait les courses "hors stade". Je valais 37 minutes sur un 10 km plat et bien roulant, et j'avais bouclé le Marseille - Cassis en 1h19 (avec un gros vent de face au col de la Gineste). Mais c'était il y a plus de 20 ans ! Donc cette année, à 49 ans et après 20 ans de randonnée en montagne "tout terrain et toute saison", j'ai décidé de voir ce que je pouvais faire en trail.

 

Bien sûr il fallait que cette "nouvelle activité" aie le goût du défi et de l'aventure. 20 ou 30 km ? Trop facile à boucler et trop difficile pour moi de bien m'y classer ou de réussir un chrono "honorable". Donc j'ai carrément visé la distance de 60 km.

Et sans trop réfléchir ni étudier la chose, je me suis inscrit à une course tout près de chez moi, dans "mon jardin": le Tour des Fiz, fin juillet. Et, deuxième course de la saison: le trail du Petit Saint Bernard dont le parcours promet des paysages somptueux, au début de l'automne, c'était dimanche dernier, le 6 octobre.

 

Le Tour des Fiz s'est très mal passé pour toute une série de raisons, en vrac:
- la peur du débutant qui m'a poussé à partir en toute queue de peloton,
- en étant trop habillé (il pleuvait et les prévisions météo annonçaient des températures dignes d'octobre), j'ai donc perdu du temps à enlever, puis ranger dans le sac veste et pantalon de pluie,
- des arrêts trop longs aux ravitaillements (trop nombreux),
- une cheville tordue à l'entraînement (début juillet), qui a donc perdu beaucoup de sa souplesse, ce qui m'a occasionné une inflammation des croisés au genou, très supportable en montée mais pénible en descente,
- et enfin, pendant la course, un "oubli" de la présence de cette barrière horaire, m'autorisant une descente particulièrement prudente (la pluie et la boue avaient rendu certains passages très glissants), et deux pauses pipi (avant et après le ravitaillement des chalets de Sales).

Et donc à la barrière de Salvagny: recalé pour 4 minutes de retard (après 30 km et 6h04 de course sous la pluie !). Dur à avaler !

 

Après trois semaines de vacances, la douleur au genou persistait et la reprise de l'entraînement a été difficile, physiquement et moralement. Le 12 septembre, visite chez l'ostéopathe qui:
1- m'a passé un bon savon (j'aurais du venir TOUT DE SUITE !!!),
2- m'a tout remis en place (elle a manipulé la cheville à trois reprises),
3- m'a interdit de faire quoi que ce soit pendant 3 jours, autorisé la marche le 4ème jour et la course ensuite ! À 3 semaines d'un trail de 60 bornes et juste avant un week-end ensoleillé ... pas glop !

En sortant de son cabinet, j'ai dévalé les escaliers comme je n'avais pas pu le faire depuis ... début juillet. Ma cheville droite avait retrouvé toute sa liberté de mouvement, son amplitude de rotation ... miraculeux.

 

Dès le 16 septembre j'ai repris un entraînement, disons "soutenu":
- le 16/09: montée à la moraine sous le refuge de Plan Glacier, avec un "meilleur temps Strava" sur le "demi KV" du col de Tricot, qui tient toujours, même s'il est loin d'être réellement bon (d'ailleurs il faudra que je retourne l'améliorer !!) 

- Le 21/09: grosse sortie de 8 heures, 40 km et 2800 m D+, avec un peu de faux plat pour courir, l'Aiguillette des Posettes depuis Montroc, col de Balme, la "Cabane des Grands" (nom peut-être inexact), puis le torrent de Trient, Trient-village, la "fameuse" montée des Tseppes dans laquelle je me suis fait doubler par Mathieu Clément (16ème de la CCC 2019) et Simon Yerly qui montaient en trottinant. Je n'ai pas réussi à les suivre, mais eux étaient partis de Trient, ils étaient donc tout frais, et dans le rythme d'une sortie plus courte (20 km, 1100 m D+), la partie était donc inégale !!!

- Le 28/09: du D+ intensif: départ de l'appartement (590 m) et montée au col de Portette (2350 m) en moins de 2 heures (1h59'30 pour être précis), puis descente par le Dérochoir et les Ayères. Une descente raide et technique très empierrée qui m'a permis de prendre conscience que mes chaussures étaient 1/2 pointure trop petites (je m'en doutais mais je n'étais pas certain).

À ces trois entraînements majeurs (les sorties du week-end), il faut ajouter quelques balades tranquilles avec Véronique et La Truffe (très importantes pour la récupération et l'assimilation des charges de travail), et quelques sorties photos qui n'ont rien donné (sur le plan photographique !).

29 septembre: Seb et Delphine viennent courir à Chamonix

Hé oui, le trail c'est aussi l'histoire de notre amitié qui doit dater d'une quinzaine d'années déjà, et qui est passée par un bon paquet d'aventures en montagne dont certaines mémorables. En effet il est très probable que si Seb et Delphine faisaient du macramé ou de la pâte à sel, je ne me serais jamais lancé dans le trail !

Et donc Delphine et Seb sont inscrits sur le TAR 2019. Le TAR c'est le Trail des Aiguilles Rouges. Et ils sont inscrits sur le grand parcours: 54 km et 4000 m D+: Départ de Chamonix (1040 m), montée à l'Aiguillette des Houches, le Brévent (2525 m), col du Brévent, Plan Praz, les cols du Lac Cornu et de la Glière, l'Index, les Chéserys, longue descente sur Argentière (1250 m), Le Tour, montée à l'Aiguillette des Posettes (2200 m), et descente sur l'arrivée à Vallorcine (1250 m).

Delphine et Seb ont passé un été "compliqué", bien plus que ma simple cheville tordue. Avant même le départ, ils ont déjà une bonne dose de fatigue, et surtout, Seb n'est absolument pas entraîné (ou à peine), il va courir sur ses acquis.
Il faut bien dire que D & S ne sont pas des débutants: l'an dernier sur la version courte du TAR, Delphine a terminé 3ème de sa catégorie, quant à Seb, au printemps dernier, au Défi de l'Olympe, il a enchaîné 7 montées et s'est classé 51ème au scratch (sur 197) et 8ème dans sa catégorie d'âge (V1, comme moi !).
Delphine, elle, a pu s'entraîner, un peu mais pas suffisamment. Ils ont pleinement conscience de se lancer dans une galère, mais la motivation est présente, ils veulent le faire, et il est hors de question d'envisager l'abandon. Leur détermination est flagrante, ils sont là pour aller au bout.
Une semaine auparavant, seule Delphine devait courir, Seb n'étant pas en forme, et puis le vendredi Seb m'envoie un mail: "changement de plan, je vais mieux, je vais accompagner Delphine".

Le jour J, Véronique et moi sommes présents au bord du sentier, Véronique avec sa darbouka, moi avec l'appareil photo, d'abord à Argentière, puis au Tour, puis je prends le VTT électrique pour monter au col des Posettes avant de descendre rejoindre tout le monde à Vallorcine.

Dans mon esprit, avant la course, je pensais que Seb ne pourrait pas aller au bout, et que ce serait dur pour Delphine mais qu'elle pourrait finir "au courage". En réalité c'est l'inverse qui se produit: Seb a la banane et se balade, il tient très bien le choc, alors que Delphine souffre, déjà à Argentière (en fait c'est depuis le ravitaillement de Plan Praz que son diaphragme rend sa respiration douloureuse). Ce n'est plus une aventure, c'est une épopée !
Dans la descente des Posettes, Seb garde un œil sur Delphine, qui est suivie par sa sœur. Ils feront toute la descente ensemble, Delphine courant donc la moitié du parcours "au courage" !

J'ai l'impression que pour beaucoup de gens, ces trails en montagne ne sont qu'une compilation de sommets et de chiffres. Mais ce n'est que la surface, la "vitrine" vendue par les médias. La réalité c'est que pour chaque coureur qui s'aligne au départ d'une de ces courses, c'est une véritable aventure qui démarre, un peu comme pour un marin qui quitte le port pour traverser l'océan. Si tout se passe bien, la mer sera calme. Sinon ... il faudra "tenir la barre, Moussaillon !!"

Évidemment, tout le monde a en tête la musique de Vangelis, qui a été utilisée à la fois pour le départ de l'UTMB et pour le film "1492" (pour la scène du départ, juste après que Christophe Colomb a confié ses doutes au prêtre: "Le voyage sera plus long que je ne l'ai dit - Très long ? - Je m'interroge, d'ailleurs comment savoir ? C'est peut-être le double de la distance ?").

Bien sûr il faut savoir raison et proportion garder: nos courses n'ont pas la démesure de l'ultra-trail. Mais tout de même, cette inquiétude, cette incertitude, elle est bien palpable sur toutes les lignes de départ des trails de montagne. Et c'est de là que naît l'émotion. Incertitude et émotion qui étaient cruellement absentes de toutes les courses "hors-stade" auxquelles j'ai participé il y a 20 ans.

À l'époque, sur ces courses, rallier l'arrivée était une certitude, les seules questions concernaient le chrono et le classement.

Voici donc quelques photos de Delphine et Seb sur le Trail des Aiguilles Rouges 2019, des images que vous ne verrez jamais "sur route", même sur un marathon ou sur triathlon fut-ce un Ironman d'Hawaï ou d'Embrun.

06 octobre: "Retour" en Savoie !

Le week-end suivant, c'est donc mon tour de changer de département, et d'être sur la ligne de départ, au milieu de 348 autres aventuriers. Je quémande votre indulgence car j'ai bien peur que le récit ne soit pas très "structuré", je vais vous livrer ça comme ça vient !!

Nous sommes donc aux Chapieux, à 1550 m à 6h du matin, dans un courant d'air et ça caille !!! Le surpantalon est bien utile. Cette fois j'ai bien retenu la leçon et je me positionne en milieu de peloton. J'ai calculé mes temps de passage et mémorisé les temps obligatoires aux Barrières Horaires: normalement ça doit passer largement: je prévois 1h15 d'avance à la 1ère BH de l'hospice du Petit St Bernard, au km 22 (BH en 5h15, passage prévu en 4h00). Véronique est avec moi, elle fait des photos et m'aide à trouver mes gants dans mon sac (je ne sais toujours pas ranger un sac, et puis ces petits gants pas vraiment chauds, je pensais ne pas en avoir besoin, et les vêtements chauds à tenir au sec (dans un sac plastique: collant, t-shirt manches longues en laine et chaussettes !) pour un éventuel pépin physique, prennent une place folle ! À propos de météo: la journée doit être ensoleillé ... jusqu'aux environs de 17 heures, heure à laquelle je suis censé arriver, si tout se déroule sans accroc ! Ensuite: arrivée de la pluie, refroidissement, et neige !!

 

Bien, donc sur la ligne de départ, autre leçon du Tour des Fiz que j'ai bien retenue: ne surtout pas être trop habillé: j'ai donc un collant léger sur les jambes (j'ai ôté le surpantalon 3 minutes avant le départ et je l'ai confié à Véronique, mon "assistante de choc"), et sur le torse: double T-shirt (manches longues + manches courtes) en tissu "respirant" + une veste très fine et très légère, coupe vent et déperlante, mais sans capuche (la Compressport Hurricane à 96 grammes, présentée ici par Sébastien Chaigneau). Et sur la tête: un buff. La tenue parfaite: je suis resté comme ça jusqu'à l'arrivée, sans rien retirer ni ajouter, même lorsqu'il a fait un peu chaud en début d'après-midi et même lorsque j'ai pris la pluie et le vent sur les 15-20 dernières minutes ! C'est à peine si j'ai joué de la fermeture éclair sur la veste !

Concernant mon état d'esprit juste avant le départ, ce qui est évident c'est que je suis beaucoup moins anxieux qu'au Tour des Fiz. Mes derniers entraînements se sont bien déroulés, je ne suis pas blessé et plutôt en assez bonne forme, je connais un peu le terrain car lorsque j'habitais à Moutiers, j'ai visité une fois le vallon du col de l'Ouillon jusqu'au pont de Chézari, je sais que ce sera une descente en herbe à 90 %, assez roulante, qui me conviendra bien. J'ai aussi parcouru une fois le sentier entre le lac Verney et le col de Bassa Serra. En revanche, le reste du parcours m'est inconnu. Et puis la présence de Véronique juste là, derrière la rubalise, me rassure, elle est là et ça change tout ! L'ambiance dans le peloton est détendue: le "chef organisateur" nous livre son briefing d'avant départ, mais sans micro, et sans porte-voix ... personne ne l'écoute, tout le monde blague, c'est bon enfant.

 

Et puis la meute est lâchée, on va pouvoir se réchauffer ! Départ sur la route goudronnée, ça descend un peu sur 150 m puis, en toute bonne logique ... ça monte. Je fais un peu comme tout le monde: je cours quelques foulées, marche quelques pas, en alternance en fonction de la pente, je double et me fais doubler, la route est large et tout le monde peut se positionner selon sa vitesse.

À la Ville des Glaciers, c'est l'heure de la traite, les tarines font sonner leurs cloches. Aux Mottets, 6ème km, 25' de course, le ciel commence à rosir au-dessus de l'Aiguille des Glaciers sur notre gauche, lesquels glaciers ont été repeints en blanc tout récemment, c'est le premier tableau paysager qui s'offre au regard, et ce n'est pas le dernier. Les souvenirs s'invitent, d'une fin de saison de ski de randonnée avec Seb, à l'Aiguille des Glaciers, c'était le 20 juin 2008 et vous verrez sur la photo qu'à l'époque il fallait une glacière pour contenir les sandwichs de Seb !
Sur notre droite, la longue file des frontales slalome en direction du col de l'Ouillon, une véritable "montée aux flambeaux". Seconde photo que j'aurais aimé faire ! Le "traileur-photographe" a la banane !

Troisième image: après quelques lacets, deux silhouettes de coureurs se profilent sur une ligne de crête avec en arrière plan les sommets du Beaufortain (Grand Fond , Arpire) baignés d'une douce lumière rose orangée.

Depuis le début de la montée, je n'ai cessé de doubler dès que je le pouvais, j'ai coupé un lacet, mais je comprends vite que je ne tiendrai pas mon temps de passage estimé au col de l'Ouillon. L'herbe et les cailloux sont gelés et les chaussures des coureurs qui me précèdent glissent parfois. Je m'applique à bien doser, poser et répartir mes appuis, ici les bâtons sont très utiles. Quitte à être contraint d'avancer "lentement", j'en profite pour m'appliquer à ne pas perdre d'énergie: chaque pied qui glisse est un équilibre à rétablir, quelques calories qui s'envolent ! Un peu plus haut, la neige apparaît et le rythme faiblit encore, j'en profite pour m'hydrater. Col de l'Ouillon en 1h43, c'est 8 minutes de retard sur l'horaire prévu, autant dire pas grand chose, d'autant plus que je suis monté à l'économie (Strava donne du 104 bpm pour 820 m/h, vraiment pas énervé !).
Sans perdre de temps, j'entame la descente, toujours très concentré sur les appuis sur le rocher recouvert de givre, j'allonge un peu la foulée sur les plaques de neige bien froide (bon grip !). J'ai le sentiment de descendre plutôt pas mal, pourtant je perds quelques places (mais pas beaucoup, surtout par rapport à la descente de Salvagny qui fut cauchemardesque). Trente mètres devant moi, une fille qui vient de me doubler, trébuche et réussit un splendide roulé-boulé, se relève aussitôt et repart avant même que j'aie pu lui porter assistance comme le réclamait la solidarité montagnarde. Je crois bien que je ne l'ai jamais rattrapée ! Un peu plus loin, un photographe pousse le soucis de la perfection jusqu'à s'allonger dans l'herbe pour immortaliser ma foulée avec les Grandes Aiguilles à l'arrière plan, éclatantes de blancheur dans le soleil matinal. Petite pause pour soulager un besoin naturel et fin de la descente au pont de Chézari en 2h20, soit avec 10 minutes de retard sur le temps de passage prévu. Pas d'affolement, tout baigne. Ravitaillement: des Tucs ! Morceau de banane, 4 quarts au chocolat et chocolat noir (pour le magnésium et le potassium, hyper important) + un gobelet d'eau pétillante.

Après la petite bosse de Beaupré, j'attaque le col de Forclaz, en douceur au début histoire de ne pas brusquer la machine et de rester bien attentif au cheminement (fidèle à mon habitude, j'ai loupé le passage qui permettait de franchir le lit d'un torrent et j'ai dû revenir en arrière sur une quinzaine de mètres), puis je rattrape et double quelques concurrents. Au col j'ai refait tout mon retard: je sors en 3h08 (temps prévu: 3h10). Sur la montée du col, Strava indique une fréquence cardiaque moyenne à 108 bpm et 826 m/h, c'est à dire un tout petit peu plus énervé et plus rapide qu'au col de l'Ouillon.

 

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Aller, je m'autorise (normal c'est moi qui rédige, donc j'écris ce que je veux !) un petit paragraphe technico-physio-statistico et tutti quanti ! Si ça vous barbe, passez directement au paragraphe suivant !

Strava offre un "classement dans la course" sur les deux grosses montées sèches que sont ces deux cols: Ouillon et Forclaz, (avec la fréquence cardiaque pour ceux qui portaient un appareil de mesure). On peut donc se comparer avec d'autres coureurs (fréquence cardiaque, vitesse ascensionnelle et chrono sur la montée sèche) :

 

1- Moi (Master 1):

   a- Ouillon: 104 bpm, 820 m/h, en 43'50"

   b- Forclaz: 108 bpm, 826 m/h, en 26'12"

   c- à l'arrivée: 123ème en 10h47

 

2- S*** M*** (senior):

   a- Ouillon: 173 bpm, 841 m/h, en 42'43"

   b- Forclaz: 170 bpm, 828 m/h, en 26'10"

   c- à l'arrivée: 60ème en 9h26.

 

3- Y*** B*** (senior):

   a- Ouillon: 147 bpm, 809 m/h, en 44'25"

   b- Forclaz: 146 bpm, 761 m/h, en 28'27"

   c- à l'arrivée: 57ème en 9h19

 

4- Vincent D*** (palmarès long comme le bras, notamment vainqueur de l'UTMB en 2004), coureur "hors norme" et "Master 2":

   a- Ouillon: 148 bpm, 879 m/h, en 40'53"

   b- Forclaz: 144 bpm, 779 m/h, en 27'48"

   c- à l'arrivée: 24ème en 8h20

 

Bon, le paramètre de la fréquence cardiaque est un facteur compliqué et délicat à cerner totalement et à comprendre parfaitement. Mais l'impression que j'en retire c'est que dans les montées raides, je fais quasiment jeu égal (et sans trop forcer apparemment !!) avec des gars qui à l'arrivée se classent bien mieux que moi. Bon ben oui voilà, il faut que je bosse les descentes quoi ! (et le plat aussi) !!!

Concernant ma fréquence cardiaque sur l'ensemble de la course, j'ai fait une pointe à 163 bpm, 5 minutes après le départ, sans doute pour doubler un groupe dans une des premières côtes, encore 160 bpm 10 minutes après, et ensuite je n'ai qu'exceptionnellement dépassé les 150 bpm. J'ai fait plus de 60 % de la course dans ma "zone bleue", c'est à dire entre 109 et 127 bpm. J'ai bien veillé à ne jamais m'enflammer !

 

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Au col de Forclaz, très belle ambiance: mer de nuage sur la vallée, un peu de brume flotte vers le Petit St Bernard, lumière douce, je m'éclate !!! La descente est facile, pas de pierres, pente assez douce, sol meuble rendu un peu spongieux par la pluie ... ça roule tout seul jusqu'à l'hospice où j'arrive en 3h46. Ravitaillement et je repars à 3h52, avec 8 minutes d'avance sur mes prévisions. Soleil, moral au beau fixe. Seul petit bémol: dans la ligne droite jusqu'au col du Petit Saint Bernard, en faux plat montant, les jambes ne veulent plus courir, je dois me contenter de marcher en laissant passer et partir quelques concurrents. Je négocie tout tranquillement la courte descente jusqu'au lac Verney, et vois arriver avec soulagement la côte suivante. J'enclenche le "diesel 4x4" et le vent de face ne changera rien à l'histoire: je reprends tout le monde !

Ce petit jeu du chat et des souris va durer très longtemps, au gré des pauses de chacun, qui pour enfiler une veste, qui pour un besoin pressant, qui pour ouvrir un tube de gel ...

Sur toute cette longue partie entre Petit Saint Bernard et col de Chavannes, nous franchissons plusieurs "petits" cols (Pointe Rousse à 2550 m et Bassa Serra à 2737 m), sans jamais descendre vraiment très bas entre deux cols. Physiquement, ce n'est donc pas la partie la plus difficile, même si le vent commence à être usant. Par contre sur le plan visuel, c'est un festival: chaque col s'ouvre sur le versant sud de la partie Ouest du massif du Mt Blanc: Aiguille des Glaciers, Tré la Tête, et bien sûr l'immense face sud du Mt Blanc, et à chaque fois ce somptueux tableau se rapproche. Au col des Chavannes c'est l'aller - retour gauche-droite, le bourre-pif du Lino ET le coup de poing au foie de Bébel: Le Mont Blanc est juste là, à deux jets de cailloux, on pourrait le toucher en tendant le bras ! Mais je suis en course et c'est Véronique qui a l'appareil photo !!

Voilà pour le paysage au niveau des cols.

Mais ... il y a autre chose !

D'abord, il y a Bassa Serra.
Encore une séquence souvenir ! Hé oui, quand on est "Master 1" (Master 2 l'an prochain !!), on a des séquences souvenirs !

Bassa Serra, c'était le 1er novembre 2009. J'avais rencontré Véronique (avec ses tresses) quelques mois auparavant (en février), il y avait bien sûr Seb et Delphine, Bougnat évidemment, mais aussi plusieurs autres collègues que j'avais réussi à entraîner dans l'aventure: c'était ce qu'on appelait à l'époque, une "full moon": l'idée était d'arriver au col pour le lever du soleil. Donc départ de Moutiers à 2 heures du mat', rando de nuit, à la frontale, j'étais sorti du chemin sans le faire exprès (déjà à l'époque j'étais épris de liberté et refusais de me laisser enfermer sur une piste balisée !!!) et c'est Bougnat qui avait conduit tout le monde jusqu'au col, encore MERCI Patrice !!

Chacun avait monté quelques bûches de bois, nous avions une grille, des diots et une bouteille de blanc, c'était la fiesta face au Mt Blanc, il faisait chaud, et le lendemain ... il tombait 20 cm de neige et la saison de ski de rando démarrait.

 

Ensuite, Bassa Serra ... c'est une porte, qu'il faut franchir.

Sur une des photos, vous verrez que sur le mur du bâtiment en ruine, derrière Delphine, il est écrit en lettres jaunes et noires "Bassa Serra - Fine sentiero".

Donc là, ce n'est plus de ma faute, je n'y suis pour rien, il n'y a plus de sentier, c'est écrit !!!

En vérité, de l'autre côté du col (côté nord, à l'ombre), il y a un "passage" dans une pente rocheuse assez raide, une sente couverte de neige (un coureur passé plus tard (à 14h) dira qu'il a trouvé ce passage en glace ... moi j'ai eu de la neige, à midi 5, après 6h05 de course ... 5' de retard sur l'horaire prévu). Ce passage est équipé sur une bonne cinquantaine de mètres, d'une belle corde fixe toute neuve, servant de main courante et qui facilite bien les choses. Un grand merci aux "équipeurs".

De l'autre côté de la porte, le paysage est totalement minéral, et en grande partie recouvert de neige. Nous sommes à 2600 m, juste sous le glacier de Chavannes. Deux lacs nous offrent une eau parfaitement limpide, cristalline. J'avais lu sur le site internet qui présente le trail, que l'on pouvait refaire le plein d'eau dans ces lacs. Mais je me suis dit que le prochain ravitaillement était tout proche et que ce n'était donc pas la peine. Erreur ! J'ai encore mal lu le topo ! J'ai mélangé "Barrière Horaire du col de Chavannes" et "ravitaillement de Bério Blanc".

Mais n'allons pas trop vite ! Avant le col de Chavannes, il faut franchir LE passage technique: 5 ou 6 pas de "via ferrata" au-dessus d'un peu de vide. Il me semble que lors du briefing du départ, un murmure a parcouru le peloton, à propos d'un endroit où il ne fallait pas glisser ! C'est là. Bon c'est bien équipé, il y a une chaîne ET une corde installée pour l'occasion, et un guide propose à ceux qui le souhaitent, un baudrier et un assurage "en règle". Je suis passé sans cela mais les deux mains sont utiles (j'avais passé les bâtons sous la bride d'épaule du sac à dos) car les appuis pour les pieds étaient copieusement trempés.

Puis une petite sente nous amène gentiment au col de Chavannes ... dépourvu donc de tout ravitaillement ! Tant pis, on fera sans. Heureusement, je dois avoir encore un petit litre d'eau dans la poche "dorsale". ET mes deux tranches de gâteau sport à base de plâtre, auxquelles je n'ai pas touché. J'en avais déjà péniblement avalé deux au petit déjeuner et je pense que j'aurais pu traverser toute la chaîne des Alpes rien qu'avec ça ! Donc, certes, j'avais été prévoyant, mais il faut bien se mettre dans le crâne que la prévoyance ne dispense aucunement de bien lire l'énoncé de l'exercice ou de la dissertation AVANT de commencer à écrire (ou à courir !), voilà ça c'était pour celles et ceux plus jeunes que moi et qui passent des examens et des concours ! Prendre l'habitude de bien lire, bien comprendre et bien mémoriser ce qu'on vous demande, que ce soit un topo d'escalade, un road-book de trail ou une recette de gâteau-sport, peut avoir une importance capitale !!! 

A propos de ravitaillement, je veux aussi préciser ceci (parce que j'ai envie de raconter VRAIMENT TOUT !): j'ai avalé mon premier tube de gel dans la montée au col de Pointe Rousse, donc aux environs de 5 heures de course, afin de prévenir les crampes, car il commençait à faire froid. Et j'avais lu (quelque part) qu'ensuite il fallait être particulièrement attentif aux signes avant-coureurs de l'hypoglycémie. En effet, ces gels sont très fortement dosés en glucose et provoquent une remontée en flèche de l'insuline et de la glycémie, qui jouent ensuite au yoyo (par une sorte d'effet rebond, enfin c'est comme ça que je me le représente !!). Donc à partir de ce moment, dès que je me sentais pousser des ailes, et ça m'est arrivé et c'est le signe que la fringale arrive au galop, hé bien hop, je prenais soit une barre amende-pistache-chocolat, soit un autre gel (j'en ai consommé trois de chaque en tout).

Bien, donc me voilà au col de Chavannes, au 35ème kilomètre, après 6h45 de course, soit 15' de retard sur mes prévisions, mais deux heures d'avance sur la barrière horaire, ce qui pour moi, représente déjà une petite victoire.
Par contre, il faut bien avouer que la suite de la course (il reste 23 km soit le dernier tiers), est assez flou pour moi: je n'ai jamais randonné dans ce secteur et je ne me suis pas penché très précisément sur cette fin de parcours. Je sais qu'il reste un petit parcours d'arrête (de toute beauté, d'ailleurs il y avait encore une photographe postée sur cette arête, nous tirait le portrait sur fond de Mont Blanc ennuagé !!) ... en direction du Mt Fortin, puis une longue descente avant la remontée finale sur le col du Petit Saint Bernard.

Alors voici donc comment s'est déroulé le dernier tiers de la course. Tout d'abord il faut préciser qu'un groupe de filles (trois je crois) a lâchement profité de ce que j'étais arrêté au col de Chavannes (celui où il n'y avait pas de ravito !) pour quand même admirer la vue quelques secondes, ... enfin bref elles m'ont doublé !

Donc bon, au départ: piste carrossable en faux plat descendant: pas mon terrain, je ne suis pas à mon avantage, mais je limite la casse. Puis, assez rapidement, on prend à gauche, un sentier qui monte gentiment, doucement, régulièrement (c'est là que j'ai pris une barre amende-pistache-chocolat, et sans m'arrêter, j'ai mangé en courant, comme les pros !) et petit à petit, la pente augmentant progressivement, j'ai refait mon retard, sur les filles et sur un gars avec un pantalon qui faisait "frt-frt" à chaque foulée et qui me doublait tout le temps à la moindre descente. Passage au Mt Fortin, bon, il y a un fortin en ruine. Je coche donc la case Mt Fortin, ça c'est fait (avec 8' d'avance sur mon estimation qui était de 7h30) ! Dans mon esprit, à partir de là, on devait commencer à descendre et prendre le chemin du retour à la maison.

Niet ! On continue cette ligne de crête ! C'est vrai qu'elle est belle. Mais bon quand même, là on va vers l'Est, et l'écurie est de l'autre côté !

Bref, nous sommes donc allés jusqu'à un vague col, sous le Mt Favre (sur la ligne de crête entre Mt Favre et Bério Blanc, à l'Est du petit lac coté 2267). Alors, ça se présente comme ça: je suis sur un bon sentier, en terre, assez plat et taillé dans la pente. Un peu raide la pente, mais on s'en fout, le sentier est assez large. Et là, il y a deux gars, assis, les fesses posées sur notre chemin. Clairement, ils barrent le passage. Et ils nous disent "c'est par là", en nous montrant la pente. On regarde, on voit bien que l'herbe a été piétinée (une centaine de coureurs sont déjà passés avant) ... tout droit dans la pente, une pente d'herbe, plutôt rase, un bon 40° bien tassé, peut-être même un peu plus. Je dis ça, je sais quand même un peu de quoi je cause, j'en ai descendu un certain nombre des pentes entre 40 et 45° et même un poil plus parfois ... en skis ! Bon, moi j'avais mes bâtons, et une certaine habitude de ce genre de pente avec le sac photo sur le dos. Mais certains, derrière moi, n'avaient pas de bâtons. Je les ai laissés passer ... pas envie de me faire faucher par derrière !! Bon, il y a eu quelques dérapages, des glissades sur les fesses ... Cette descente, par temps de pluie, aurait été clairement dangereuse (pluie qui s'est invitée aux environs de 16h30).

Après une descente prudente de ces 130 m D-, qui m'a quand même bien fait chauffer les "quadris" (les cuisses !), j'atterris sur un replat semé de quelques petites bosses. Le ravitaillement de Bério Blanc se trouve juste derrière. ENFIN, LE RAVITO !! On ne change pas une recette qui fonctionne: Tucs, 4 quarts, banane et chocolat. Je remplis les flasques. Et questionne les bénévoles: que nous reste-t-il à parcourir ??

Réponse: 14 km, dont 5 de piste carrossable en faux plat descendant (ensuite ça remonte). D'ailleurs, on la voit cette piste, elle est juste en dessous: elle décrit un immense arc de cercle, en fait lorsqu'on est dessus, on a l'impression d'une interminable ligne droite. Pour moi c'est un coup de matraque derrière les oreilles, ces pistes carrossable, souvent très caillouteuses, sont un enfer pour mes genoux, et j'ai souvent beaucoup de peine à courir plus de 5 minutes sur ce genre de terrain. Je quitte donc le ravitaillement en faisant tourner la calculette dans ma tête, pour tenter d'évaluer le temps qui me sépare de la ligne d'arrivée, en fonction de différentes hypothèses: si je marche; si je trottine; et enfin si je cours. Les gros nuages blancs qui ont envahi l'horizon à l'ouest, me disent que ce n'est pas la peine de s'appeler Einstein pour deviner qu'il vaudrait mieux courir !!!

Avant la piste carrossable, sur un petit sentier descendant, je suis rattrapé pour la nième fois par le gars en rouge (et chaussettes vertes ??) qui depuis le départ m'a doublé dans toutes les descentes, et que j'ai redoublé dans toutes les côtes ! On commence à se connaître ! Il toque à la porte, je l'ai vu arriver, et je m'écarte pour le laisser passer, on échange quelques politesses: "c'est encore moi" - "vas-y je t'en prie". Le suspens est à son comble ... lequel des deux sera devant à l'arrivée ??

Dès le début de la piste carrossable, il prend une très sérieuse option sur la "victoire" (entre nous deux !). En effet, il part en courant, et plutôt pas mal. Avec une centaine de mètres de retard, je lance sans trop y croire ma petite foulée tout étriquée et un peu raide. Rapidement l'écart se creuse. L'objectif ne sera pas de le rattraper, mais de faire une descente "honorable", qui me permette si possible, d'éviter la pluie, et de tenir mon objectif final de 11 heures de course. Après une poignée de minutes, cette piste se révèle pas si désagréable: pas trop de pierres, un peu d'herbe sur le bord droit permet de courir assez confortablement, mes chaussures, presque neuves et en pointure 42 sont hyper confortables et amortissent très bien les chocs, les bâtons me permettent de garder le buste bien droit, tête haute, et donc de bien respirer, et surtout: la pente est très faible (on perd seulement 290 m en 4 km), ce qui limite beaucoup les chocs. Je me dis que je vais donc sans doute réussir à courir TOUTE la longueur de cette piste. Progressivement la course devient agréable. Puis, j'entends des pas derrière moi. Je me fais ENCORE rattraper !! Mais dans cette configuration (vent de face), c'est plutôt une bonne nouvelle, je me dis que s'il (ou elle) me double, je vais "prendre la roue" et m'accrocher à ses baskets. Mais il (ou elle) ne passe pas. C'est lui (ou elle) qui prend ma roue et s'accroche à mes baskets !!

De colère, je décide de lui mener la vie dure: je ne ralentis jamais sur les accidents de terrains (ruisseaux, zone de pierres, flaques), au contraire même, progressivement, j'accélère, au train. Sur le plan respiratoire, tout va bien, le souffle est bon. Mais l'amplitude de ma foulée est très limitée, surtout par rapport à la "grande époque" des tours de piste et des courses goudronnées. Cependant, les sensations sont plutôt bonnes, incroyable après 50 km en montagne ! Au bout des 4 km, mon suiveur (ou ma suiveuse) est toujours là. Mais la pente s'inverse, le faux plat devient montant. Je continue en mode course, et là, il (ou elle) décroche ! Encore 500 m de piste large jusqu'à Porassey, puis un sentier pentu qui descend jusqu'à la rivière, un pont, et voilà la remontée finale, la dernière côte, la ligne d'arrivée est tout en haut !

Bon, cette dernière côte c'est tout de même 7 km pour 415 m D+ jusqu'au col du Petit St Bernard, ET encore 1 km de plat jusqu'à l'hospice !! Pour moi ce sera 1h25 !

Au passage du pont, j'ai un moral d'enfer, une patate "à croquer des haubans" !!

Les deux gars devant (dont "veste rouge et chaussettes vertes") ne vont pas faire long feu. Au sommet de la bosse de Champontaille, alors qu'une petite pluie fine entre en scène, ils sont derrière ! Au suivant ! En l'occurrence: la suivante ! Collants et jupe noirs, T-shirt jaune, et chignon sur la tête. Elle vend chèrement sa peau, le terrain me devient défavorable: roulant, plat et même quelques mini-sections en faux plat descendant. Dès que ça descend un tout petit peu, elle court. Mais je grignote tout de même du terrain et au niveau du pont sur la Doire, je suis à sa hauteur. Nous sommes au pied d'une nouvelle côte, je double. Devant: un gars et une fille, jeunes. Je les rattrape, et double, un peu avant le sommet de la bosse. Maintenant il pleut vraiment.

Ce que je n'ai pas vu, c'est que la fille "en jaune avec le chignon" m'a sans doute suivi, et qu'elle est maintenant à la bagarre avec l'autre fille. Du coup, sur le replat du lac Verney, les trois (les deux filles et le gars) me redoublent ... en fait ils m'enrhument, me déposent. Eux vont finir "au sprint" et certainement rattraper et doubler d'autres coureurs. Les filles en question se classent 13ème et 14ème féminines.

De mon côté, je n'ai rien à gagner à forcer l'allure (hormis un claquage peut-être). Dans la dernière bosse je suis à peu près à l'abri du vent, mais je sais qu'à la sortie au col, ça va être dantesque et je me dis qu'il serait peut-être intelligent de s'arrêter pour enfiler la veste et les gants. En rando je le ferais certainement. Mais là ... non ! Ne me demandez pas pourquoi. Parce que c'est vrai, je ne suis pas à 5 minutes près, et je ne compte pas les places au classement. Je pense que je n'ai pas eu envie de m'arrêter. J'aurais pu m'abriter derrière le mur d'un bâtiment et enfiler tranquillement la veste de pluie et les gants ... certains coureurs ont du le faire c'est sûr ... mais bon, j'ai continué comme ça. La ligne droite entre le col et l'hospice a été ... alors là c'est compliqué à dire parce que j'avoue que je ne sais pas bien: ça n'a pas été aussi pénible et long que je l'avais anticipé, et puis ... à 150 mètres de la ligne, dans une sorte de brouillard (la pluie sur les lunettes depuis 20 minutes), dans le vent et la pluie, j'entends la darbouka de Véronique. Aussi sec, le sourire sur les lèvres, les 40 mètres de côte se montent sans effort, au pas de charge, le coucou à ma chérie au bord du chemin, et l'arrivée. 

La vérité avec un élément de comparaison: j'ai eu un peu froid aux mains dans cette ligne droite, mais ce n'était strictement RIEN en comparaison du froid qu'on a eu avec Delphine Seb et Maxime au col d'Enclave le 31 octobre 2015.

 

Pari réussi: moins de 11 heures de course (10h46). Des images plein la tête, la sensation d'avoir vécu un véritable voyage, loin de tout, avec des étapes, des escales, un départ, un milieu et un retour ... alors OK ce n'était pas l'épopée d'Ulysse bien sûr mais, il y a comme un goût de périple grec dans cette histoire ... d'autant que je ne vous ai pas TOUT dit: tout n'a pas été "parfaitement sans accroc" dans cette journée et c'est Véronique qui a dû surmonter une grosse déception: en effet, après le départ elle a finalement décidé de monter m'encourager à l'hospice du Petit Saint Bernard en milieu de matinée, et ... elle m'a loupé, elle est arrivée trop tard de quelques 3 ou 4 minutes, pas plus. Pour Véronique, ça a été comme une tragédie grecque ! Bon, heureusement, à l'arrivée, elle a pu jouer pleinement son rôle "d'assistante-musicienne", aux petits oignons, et elle a vite oublié son coup de blues du matin !

 

J'ajoute que j'ai eu beaucoup de chance d'arriver relativement tôt (à 16h46) car lorsque nous sommes partis du col, aux environs de 18h, ce n'était plus de la pluie, mais des flocons de neige fondue qui s'étalaient sur le pare brise de la voiture, ... et les derniers coureurs sont arrivés après 14 heures de course, c'est à dire à 20 heures, donc de nuit et dans la tempête de neige ! Eux ont réellement "souqué ferme et tenu la barre" !

LES IMAGES DE CE TRAIL DU PETIT SAINT BERNARD, PRISES PAR VÉRONIQUE


En conclusion, pour une première saison de trail, et une fois digérée la grosse déception du Tour des Fiz, hé bien je sors très content de cette expérience, à la fois sur le plan émotionnel bien sûr, et sur le plan sportif (boucler 58 km et 3500 m D+ en moins de 11h, à la fin de la première saison, alors que je n'avais pas couru depuis 20 ans, c'est plutôt pas mal).

Je pense que je vais sans doute remettre le couvert en 2020. Mais en attendant, il y aura le bouquet final ... toujours en Savoie, à Aigueblanche, avec un presque "double kilomètre vertical" (mon terrain favori), ce sera le 19 octobre ... certainement avec les copains.

Le "bonbon": les images des "séquences souvenirs"

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