LE SUD

Voici quelques photos prises lors de nos vacances d'automne en Provence: 

Toujours le thème des gouttes d'eau qui se forment pendant la nuit sur la végétation des bords du canal, le réveil des escargots, bien plus matinal que celui des coccinelles qui profitent au maximum de leur lit "king size". Et puis deux images nocturnes de Marseille: le Mucem (pas encore totalement éclairé de bleu) et l'entrée du Vieux Port, et une photo du palais du Pharo.

Le Sud et la Provence, ce n'est pas simplement des images et le soleil. C'est aussi le fameux accent du midi, des expressions particulières, imagées, une manière de ne pas se prendre au sérieux, la galéjade, bref tout un état d'esprit. À découvrir ou re-découvrir, notamment dans les courtes vidéos d'Yves Pujol "Parlez-vous le sud ?", dont voici un exemple:

Enfin, le Sud c'est aussi souvent une galerie de personnages, parmi lesquels on peut compter notamment un certain nombres de maires de Marseille. Si tout le monde connait le nom de Jean Claude Gaudin, qui a dirigé la cité phocéenne pendant 25 ans (de 1995 à 2020), seuls les "moins jeunes" se souviendront de Gaston Deferre: il fut maire de Marseille pendant 33 ans: de 1953 jusqu'à sa mort en 1986. Il fut aussi député, ministre et sénateur. Mais ce que l'on sait moins, c'est qu'il fut aussi l'un des protagonistes du tout dernier duel à l'épée de l'histoire de France: le 21 avril 1967. Gaston Deferre était alors président du groupe socialiste à l'assemblée nationale. J'avais trouvé cette photo ci-dessous, il y a quelques années sur internet ... elle est "ressortie" récemment dans le Marianne n°1335 du 13 au 19 octobre. Extrait de l'article de Marianne:
"Taisez-vous abruti !" lance le maire de Marseille Gaston Deferre au gaulliste René Ribière lors d'un débat houleux en avril 1967. Vexé de ne recevoir aucune excuse, Ribière exige réparation par les armes. La suite est extraite de Wikipédia: "Deferre rejette les épées limées qu'on lui propose et refuse que l'on s'arrête au premier sang. René Ribière manque d'expérience et doit se marier le lendemain." À nouveau Marianne: "Après deux estafilades et quatre minutes de combat, Ribière rend les armes".

À lire aussi, cet intéressant article du Monde, (qui comporte aussi un petit film des "actualités") dont voici un extrait: "Plus tard, chaque fois que lui fut donnée l’occasion d’évoquer cette rencontre, le facétieux Defferre ne manquait pas de rappeler qu’il avait visé l’entrejambe de son adversaire pour lui gâcher sa nuit de noces, celui-ci se mariant le lendemain." Autre extrait, à propos de Réné Ribière: "René Ribière, élu du Val-d’Oise, révoqué de la préfectorale pour avoir assisté, en tenue de sous-préfet, à une manifestation du Rassemblement du peuple français (RPF)".

Extrait d'un article du Parisien: "L'après-midi même, il file en Gironde pour se marier. Dans le journal paru le jour des noces, le couple pose en Une : on y voit Madeleine Darce, sa promise, soigner les blessures superficielles de son député-chéri tandis qu'en page intérieure, Gaston Defferre enfonce - une nouvelle fois - le clou : «Il reste un abruti, c'est congénital. »"

Enfin, excellent article de France info, extraits: "Le député-maire de Marseille à l’accent chantant et au verbe haut sort d’une joute épique dans l’hémicycle. À l’issue d’un débat houleux avec le député gaulliste de Seine et Oise René Ribière, Defferre lui lance un tonitruant : "Taisez-vous, abruti !"" ... "René Ribière est audacieux parce qu'il n'a jamais fait d'escrime. Il se précipite dans la salle d'armes de l'Assemblée nationale. Le maître d'armes, affligé par le niveau de son nouvel élève, ne pourra que lui souhaiter l'aide de Dieu."