· 

Démesure et schizophrénie

UTMB: 2693 engagés,  1757 classés.

TDS:     1649 engagés,     998 classés.

CCC :     2228 engagés,  1650 classés.

OCC:     1729 engagés,   1643 classés.

MCC:     1130 engagés,   1104 classés.
ETC:      1358 engagés,    1348 classés.

TOTAL:  10787 partants,  8500 arrivés. Sans compter les concurrents de la PTL, de la YCC et de la YCC cadets. 9 courses, sur une semaine.

Des traileurs venus des 5 continents, accompagnés de leur famille, de leur assistant, et regroupés dans la vallée de Chamonix et la haute vallée de l'Arve.

Ce gigantisme est même devenu un slogan, une "marque de fabrique", un label: il suffit de regarder la 1ère page du site de l'UTMB:

"Rendez-vous incontournable pour les trailers du monde entier, l'UTMB Mont-Blanc rassemble chaque année à Chamonix l’élite du trail mondial ainsi que plus de 10,000 coureurs passionnés pour participer à l’une des 8 courses de l’événement"

Population de l'agglomération de Chamonix, en 2020: 11 821 habitants (source wikipédia, c'est l'ordre de grandeur qui importe).

L'immense majorité des trails organisés "près de chez vous, ou près de chez moi", sont organisés par des associations.

L'UTMB est géré par une SAS (société par actions simplifiée), chiffre d'affaire 2022: 10 155 600 € (source: société.com), Directeur Général: Frédéric Lénart, ex-DG de l'Automobile Club de l'Ouest (présidé par Pierre Fillon, organise les 24 heures du Mans). Un partenariat avec le groupe Ironman, un autre avec Dacia. Aujourd'hui, l'UTMB est "la finale" d'une "Series" de 36 évènements organisés dans le monde entier, et le nom officiel est "Dacia UTMB Mont Blanc" ... (il a fallu ajouter "Mont Blanc" en toutes lettres pour ceux qui ne savent que MB signifie Mont Blanc !) 

Je vous invite à lire, sur "LyonCapitale.fr", média détenu par Christian Latouche, milliardaire propriétaire de Fiducial Expertise, 2ème société française d'expertise comptable, conseil juridique, fiscal et financier, média qui se présente ainsi: "Depuis sa création en 1994, Lyon Capitale a toujours eu pour objectif la neutralité et l’équité autant que faire se peut.

Nous avons sans cesse donné la parole à chacun dans un souci d’impartialité. Et nous continuerons. Parce que c’est ce qu’attendent les lecteurs d’un média. Nous n’avons aucun parti pris, ne sommes d’aucun parti ni d’aucune chapelle et ne recevons d’ordre de quiconque.

Aucune « manufacture du consentement ». Esprits libres, marque de fabrique depuis les débuts et nouvelle base line depuis 2008. Nous ne jugeons pas, ne condamnons personne. Nous informons. Afin que chacun se forge sa propre opinion. C’est encore une chance à Lyon, en France plus globalement, d’avoir cette liberté au demeurant de plus en plus ébranlée. Informer, c’est faire circuler l’information et confronter les idées pour créer le débat nécessaire et former les volontés individuelles."):

 

Vous allez dire que c'est bizarre de l'ultra trail sur ce média, mais ... quand on fait une recherche avec le nom de Frédéric Lénart, et bien c'est CE média qui sort dans les ... environs cinq premiers résultats. Vous avez dit bizarre ?

"Aucune manufacture du consentement" ?? Vraiment ?? Si, moi j'en vois une: il s'agit de construire le consentement à payer 350 € pour un dossard (pour l'UTMB 2023, combien en 2024 ??), en vendant du rêve et de l'émotion (La famille Poletti remercie bien chaleureusement Vangelis pour son Conquest of Paradise). Pour info: un dossard pour l'ultra tour du Guillestrois Queyras 2024 coûte 170 € (180 à partir du 1er février) soit deux fois moins cher, pas besoin de collecter des running stones et pas de tirage au sort. Camarade traileur choisit ton camp ... en fait c'est plutôt ton banquier qui va choisir pour toi !

 

Bref donc, je vous invite malgré tout à lire:

- le discours de Frédéric Lénart,

Morceaux choisis:

"Si l'UTMB a été fondé par la famille Poletti en 2003, il y a vingt ans, l'événement est aujourd'hui dirigé par Frédéric Lénart, ancien directeur Europe Centrale d'Arcelor Mittal et ex-patron des 24 Heures du Mans. L'UTMB Group appartient majoritairement aux fondateurs et minoritairement à l'Ironman Group. La stratégie est aujourd'hui celle d'une entreprise de 69 personnes dont les contrats de sponsors se négocient à six ou sept zéros."

"On va donc encore médiatiser au maximum nos événements parce qu'ils contribuent à la promotion du territoire, à la promotion de ce sport mais aussi parce que c'est une contrepartie demandée par nos partenaires."

"on développe des partenariats assez importants avec des diffuseurs nationaux. Par exemple, en France, c'est L'Equipe qui diffuse nos images sur sa plateforme avec une très forte exposition médiatique. C'est vrai, depuis cette année, aux États-Unis avec une plateforme qui s'appelle Outside, qui est un média spécialiste du sport outdoor. C'est vrai aussi en Chine avec un diffuseur national."

 

- le discours d'Isabelle Viseux-Poletti (fille de Catherine et Michel Poletti)

Morceaux choisis:

"une chose est sûre, la finale de l'UTMB, à Chamonix, n'accueillera pas plus de coureurs. On est au maximum."

"Les événements UTMB ne sont pas seulement des courses mais des événements qui génèrent des émotions fortes. L'UTMB reste guidé par l'émotion du spectacle, dans un environnement extraordinaire et unique et par l'exploit de coureurs ordinaires et extraordinaires. L'UTMB à Chamonix, au moment du départ, tout le monde a la chair de poule et les larmes aux yeux."

"En retombées économiques directes mesurées, c'est-à-dire uniquement la consommation des coureurs et de leurs accompagnants, soit une ou à deux personnes en plus qui vivent sur place entre deux et cinq jours, on est à 23 millions d'euros pour l'espace Mont-Blanc, soit dix-huit communes, même si ces retombées ne sont pas également réparties avec une sur-représentation de la vallée de Chamonix"

 

La même "soupe" est servie dans les magazines de trail, presque verbatim.

Et sur la Place du Mont Blanc: les marchands du temple: "l'Ultra trail village": 132 exposants, 100 marques (chiffres 2022).

J'y fais un petit tour avec Véronique: j'aurais bien testé les Hoka Tecton X2 (en prêt 24h au stand Hoka) mais mon tendon d'achile droit n'était pas d'accord, et Véronique fait signer des autographes à toutes les stars du monde du trail, notamment à  Allie Mc Laughlin, (connue sous le nom raccourci de Allie Mac),traileuse "format miniature" et un peu excentrique: il lui arrive de se déguiser pour ses copines ou même de courir avec un maquillage (photo ci-dessous au départ de la finale du Golden Trail Series 2022, le jour de son anniversaire, avec Rémi Bonnet à sa droite (coupé), Nienke Brinkman à sa gauche avec le poignet dans le plâtre, et Thibaut Baronian derrière elle). Elle pratique aussi la chute libre ("sky diving"), en bref: elle n'a qu'une seule manière de faire: "tout à fond". En 2022 elle avait battu le record du Mount Marathon en Alaska: 5 km seulement, mais une vraie course de déjantés, regardez l'interview entrecoupée de vues "sur le terrain".
Je l'ai vue, à Chamonix, sur un vélo trop grand pour elle (donc en danseuse, car assise sur la selle je pense qu'elle n'aurait pas atteint les pédales), venir de l'Avenue Ravanel le Rouge, couper le rond-point par la gauche (à l'envers donc) et enquiller l'allée du recteur Payot, le tout avec un grand sourire ... si ça se trouve c'était peut-être la veille de sa course (l'OCC, 50 km qu'elle termine à une décevante 14ème place: comme pour tout le reste, elle est certainement partie au taquet, bille en tête: "go all in, head first", et malheureusement elle n'a pas tenu la distance, un peu comme l'an dernier). Écoutez juste la petite conclusion de cette courte vidéo: "Sometimes the only way to stay sane is to go a little crazy".


Parce que la neutralité, l'équité, l'impartialité, cela consiste à ne museler personne, donc à tendre le micro à tout le monde, à ne pas planquer sous le tapis les voix discordantes, à évoquer AUSSI ce qui ne fait pas plaisir au patron, et aussi parce que, quand j'étais petit, à l'école de la République, j'ai appris qu'un bon devoir se construit en trois parties, thèse, anti-thèse, synthèse, ...  pour ces deux raisons donc, voici la suite:

Évidemment, un tel évènement, organisé dans une ancienne vallée glaciaire qui mesure 1 km de large sur 17 km de long des Houches jusqu'au Tour, un tel évènement donc, suscite nécessairement  du mécontentement, des convoitises, du ressentiment, de l'incompréhension, peut-être même un peu de colère, malgré les 23 millions d'euros de "retombés directes mesurées" (dixit Mme Viseux-Poletti) sur l'Espace Mont Blanc c'est à dire 18 communes de Savoie, Hte Savoie, Valais (Suisse) et Val d'Aoste (Italie).

Petit florilège:

- Une pétition lancée par l'association "The Green Runners", dont Damian Hall, 5ème de l'UTMB 2018. Article de France 3 Régions.

- l'édition du soir de Ouest France, qui craint que l'ultra trail ne devienne "un sport de CSP+", ce qui est déjà un petit peu le cas pour le Dacia UTMB Mont Blanc.

- Reporterre.net donne la parole à Frédi Meignan (Mountain Wilderness), à Timothée Mottin (président de Boutch à Boutch), à Stéphane Lagarde (élu des Houches) et à Andy Symonds et Xavier Thévenard (traileurs qu'on ne présente plus).

Sur les réseaux sociaux, un certain Ludovic Ravanel s'est lâché. Ludovic Ravanel est géomorphologue au CNRS et guide de haute montagne. Les éboulements, effondrements et chutes de pierres, les crevasses qui s'ouvrent et le manque de neige affectent directement l'activité de tous les guides de haute montagne, dans tout l'arc alpin, en France, en Italie, en Suisse, en Autriche .... Ici tout le monde sait que Chamonix n'est plus la capitale mondiale de l'alpinisme, et qu'elle est devenue la capitale mondiale de l'ultra trail.

Je cite (daté du 3 septembre):

"Ça y est, c’est terminé ? Fini de voir les chinois, les américains, et les thaïlandais courir dans tous les sens dans ces étroites et sensibles vallées ? Fini de voir les espagnols, les anglais et les allemands garés sur chaque mètre carré de verdure chamoniarde ? Mais, bien au-dessus des braillards ibériques, bien meilleur que les hongkongais et leur bilan carbone catastrophique, la palme cette année semble revenir au DG d'UTMB Group. Non content d’avoir participé activement à détruire la planète avec les 24h du Mans et ses montagnes de pneus, ses jets privés et ses 40 000 tonnes de CO2 par édition, les mêmes méthodes capitalistiques, climaticides et écocides sont maintenant appliquées au pied du Mont Blanc.

Comment, en 2023, peut-on oser dire que « Nous [UTMB group] ne sommes pas des partisans de la décroissance ». L’UTMB group a cru que c’était une option ? On a la palme de l’irresponsabilité et du cynisme, là, non ? Chez UTMB group, le mur est là, les records de chaleur sont battus les uns après les autres partout dans le monde, plus d’un milliard de déplacés climatiques d’ici 2050 (l’ONU s’attend d’ailleurs à la même joie et à la même bonne humeur que lors d’un départ d’UTMB !), 95 à 99 % de la surface des glaciers alpins disparus dans 75 ans sous des températures jamais connues par des sociétés humaines… mais pied au plancher dans la Dacia ! La décroissance ne fait pas rêver, c’est certain, mais en regardant ce matin les Drus s’écrouler encore un peu, je me demandais si Chamonix pouvait encore accepter dans sa forme actuelle la grande kermesse des trailers venant des quatre coins du monde soigner leur déficit narcissique.

Nous régaler de cette vie, oui, mais laissons de la neige aux suivants."

Il faut aussi évoquer le refus des Consorts de la Montagne des Chéserys de laisser passer la course sur les parcelles qui leur appartiennent. Article du Dauphiné Libéré, paru le 1er septembre, jour du départ de l'UTMB. Les organisateurs ayant été incapables de trouver un terrain d'entente, ils ont été contraints d'élaborer un nouvel itinéraire pour monter à La Flégère. Conséquence: le vainqueur 2023 a battu le record établi l'an dernier par Kilian Jornet, oui mais sur un tracé légèrement différent ... plus facile ou plus difficile ? Quelle valeur aura ce nouveau "temps de référence" dans les années à venir ? Le tracé 2024 reviendra-t-il à l'ancienne version ?

En lisant différents récits de course, et notamment celui de Ludo Pommeret, il semblerait qu'il y ait eu d'autres changements de parcours mineurs, entre Courmayeur et Bertone et à la sortie de Trient. Extraits: "Le début de Bertone a changé, je ne sais pour quelle raison, on prend une piste alors que le chemin coupe celle ci... Bref on suit le balisage." ... "Trient ravito éclair, je ressors avant Mat mais il va recoller sur la partie roulante avant la montée bien raide ! Petit changement de parcours on fait plus de "plat" et ensuite la montée est vraiment raide, les bras me sauvent, je mets toute mon énergie dans cette montée, Mat prend 10mètre mais ne lâche rien, il est solide. Petit ravito d'eau au sommet, mat me laisse leader mais cela commence à être dur. La descente arrive pour se reposer 🙂 Là encore, un petit changement pour plus dur, on va chercher un sentier qui est vallonné et ensuite on descend sur Vallorcine par un single assez raide et un peu technique, les quads sont détruits arrivé en bas et c'est pareil pour Mat, cette descente est bien plus dure que l'ancienne, en plus on va faire une petite boucle pour aller prendre le ravito ! J'arrive avec Mat au ravito et là c'est lui qui est beaucoup plus rapide, j'ai peut être 30s de retard mais je n'arriverais pas à recoller ! Bien joué Mat ! J'essaye de maintenir la course et ça passe à part cette petite nouveauté au détour d'un tunnel".

Et puis Simon Dugué tente de faire le point sur toutes les modifications du parcours de cet UTMB 2023, en vidéo.

Encore un petit mot à propos des bus mis en place par l'organisation pour convoyer tous les suiveurs et assistants des coureurs, ce qui est une bonne chose, à la fois pour éviter un flot de centaines de voitures sur les routes de montagne, et aussi pour permettre à ces assistants de se reposer voir de dormir un peu, ou en tous cas de ne pas subir la fatigue de la conduite.

Cependant, visiblement il reste encore une bonne marge de progression: voici le témoignage en vidéo (9 minutes) de l'assistant de Sage Canaday (12ème de la TDS, score ITRA: 784). Au Cormet de Roselend (1968 m), sous la pluie, et ne voyant venir aucun bus, les gens se sont résolus à faire du stop. Avec plus de 10 millions de chiffre d'affaires, on pourrait s'attendre à mieux !

Enfin, dans le Dauphiné Libéré du 3 septembre, quelques lignes en fin d'article m'ont interpelé (pour dire le moins): "Aussi surprenant que cela puisse paraître, le premier coureur au delà du temps imparti (hors délai à la barrière horaire de St Gervais au km 21 fixée à 4h00 de course), n'a pas mal vécu son élimination. X (le DL donne le prénom), venu spécialement de Hong Kong, semble très heureux: "Je ne suis pas du tout déçu ! rien que d'avoir pris le départ est une réussite. Je savais que mon endurance n'étais pas bonne cette année mais je suis venu avec ma famille prendre part à cette belle fête. C'est l'essentiel." Se contenter de 21 kilomètres, ça peut aussi être ça l'ultra trail le plus prestigieux au monde".

Ayant moi-même été UNE FOIS le "premier éliminé", pour 4 minutes de retard à la barrière horaire lors de mon tout premier trail, en 2019, j'ai trouvé cette réaction totalement surprenante et incompréhensible. 

Le prénom du "coureur" étant cité dans l'article, j'ai un peu fouiné, et voici sa fiche "ITRA - UTMB World" et donc son index UTMB: 371. 

Alors, juste à titre de comparaison, mon index UTMB est actuellement à 466, et j'estime n'avoir que très peu de chance d'aller au-delà de Courmayeur, dussé-je  participer à cette course. Le dernier "finisher" de l'UTMB 2023, en 48h16 donc officiellement hors délai de plus d'une heure puisque la limite fixée par le règlement est à 46h30, ce dernier finisher donc, possède un index UTMB de 449. Et je vois qu'il a couru fin juin, le 90 km du Mt Blanc en 23h40, un chrono que j'aurais sans doute eu bien du mal à réaliser.

Et donc, ce concurrent de Hong Kong traverse toute la planète avec sa petite famille pour ...  en fin de compte, pour venir passer des vacances à Chamonix pendant la semaine de l'UTMB, faire 20 bornes en queue de peloton et rentrer au chalet boire quelques coupes.

Il avait déjà fait la même chose en 2019. Et en guise de "préparation" j'imagine, il avait couru, ou plutôt marché, ce printemps, à Hong Kong, un 100 km tout plat en 28 heures !

Selon certains bruits qui courent, il paraitrait qu'il ne s'agirait pas d'un cas isolé. Mais je ne pense pas qu'il "prenne" le dossard d'un "vrai coureur" car à mon sens il semble bien probable qu'il s'agisse d'un "dossard partenaire" comme indiqué dans les "conditions d'inscriptions / priorités d'inscriptions":

Enfin bref, voilà, l'UTMB GROUP invite des "partenaires" à participer à l'évènement, un peu comme lorsqu'un président de club de foot ou de rugby invite des chefs d'entreprise, mais en "tribune officielle", pas sur le terrain ! Ou mieux encore: en "loge privative", ou "loge VIP": "Stade de France, accélérateur de business", avec "bar Pommery, animation culinaire Lenôtre et maître d'hôtel", et un article à lire dans L'Express.

Enfin dernier sujet "qui compte": les primes versées au coureur. C'est très simple, elles sont annoncées sur le site internet de l'évènement (en tout cas, elles l'étaient lorsque j'ai enregistré la copie d'écran ci-dessous, dans la partie règlement, ... aujourd'hui je n'arrive plus à remettre la main dessus):


Le contexte étant posé, passons aux choses sérieuses: la course et les coureurs que nous aimons tant.

Commençons par définir rapidement le terme "schizophrénie":

Tout d'abord, contrairement à ce que l'on croit souvent, la schizophrénie N'EST PAS un sentiment d'écartèlement entre des injonctions contradictoires, ce N'EST PAS une tentative de courir dans deux directions opposées (source wikipédia), ce n'est pas une relation "bipolarisée amour / haine".

D'après le Vidal, les symptômes de la schizophrénie sont:

- les hallucinations, qui peuvent concerner tous les sens: on peut voir des choses qui n'existent pas, et / ou entendre des voix qui nous avertissent de dangers imaginaires ou nous ordonner d'accomplir certains actes. 

- les délires

- les troubles du langage

- l'agitation: gestes impulsifs ... "Les schizophrènes peuvent être en constant déplacement, toujours actifs."

- Les symptômes "négatifs": "Le schizophrène peut paraître insensible, froid, distant, dépourvu d’émotions. Sa capacité à exprimer ses sentiments est fortement diminuée. Il rechigne à s’engager dans une conversation. En réalité, il est souvent en proie à des émotions intenses".

 

Gardons tout cela en tête, même si, bien entendu, il s'agit avant tout d'une boutade qui doit être prise au second degré (évidemment ... quoique ?), et surtout très affectueusement (vraiment): en effet, à la lecture du récit de mon petit trail de 100 km, un très vieux ami (de 30 ans), et excellent ami, m'a dit texto "tu es un grand malade" ... chez un coureur d'ultra, il y a toujours une part plus ou moins grande de dinguerie, qui le rend éminemment sympathique.


Alors, par qui allons-nous commencer ??

Honneur à la reine, reine de l'UTMB, reine des hallucinations aussi.
On ne présente plus Courtney Dauwalter et les "nouveaux amis" qu'elle se fait parfois sur certaines courses très longues: extrait d'un article de France 3 Régions:

"Un léopard dans un hamac, un cowboy lasso en main, des centaines de chatons... Pendant une course de plus de 24 heures, lorsqu'elle n'a pas dormi de la nuit, il arrive à Courtney Dauwalter, icône et phénomène de l'ultra-trail, d'avoir des hallucinations. "Je me fais de nouveaux amis", dit-elle en éclatant de rire." Elle prend aussi "régulièrement le temps de se laver les dents lors des ravitaillements : "Ça te donne un coup de fouet.""

 

Évidemment, elle a remporté cet UTMB 2023, en 23h29, avec 40' d'avance sur la seconde féminine (Katharina Hartmut), et 52' sur la troisième (Blandine L'Hirondel), performance un peu en retrait par rapport à son chrono de 2021: 22h30, 7ème au scratch, mais c'est aussi 1h de moins qu'en 2019 (24h34). Et surtout, il faut tenir compte du fait que cette année, elle a enchainé trois gros ultras en 9 ou 10 semaines. Cet UTMB 2023 a donc été compliqué pour elle, je pense qu'elle est entrée dans ce qu'elle appelle sa "pain cave" dès La Fouly (elle a mis les écouteurs à la sortie du ravito de La Fouly, on sait que chez elle c'est le signe que ça commence à devenir dur). Extrait de l'article de France 3 Régions: ""C'est une image que j'ai créée dans mon cerveau, d'une grotte où j'entre avec un burin pour agrandir la cavité. Chaque fois que je cours, j'espère atteindre cet état. C'est là que les choses sérieuses commencent.""

 

Photos de Courtney lors de son passage à St Gervais, au kilomètre 21, en 1h57, 79ème au scratch.

À La Fouly, Courtney s'arrête quelques secondes pour embrasser sa famille.

Ci-dessous deux images du photographe Alexis Berg, de Courtney à la Hardrock (14 et 15 juillet), une course très très différente:

- Arrivée à un col

- À un ravitaillement ... notez parmi les commentaires, l'expression "oxymorique" ou antinomique: "Ah, il hurts so good" ! tellement vraie ... ou fausse ? en tout cas elle a été écrite ! 

À la Hardrock, on peut aussi voir Courtney courir au milieu de la course des enfants, la veille de la course.


Il fut une époque où on le trouvait arrogant, trop sûr de sa force, il était un excellent marathonien mais pas du tout montagnard, célèbre pour son T-shirt troué, (pour l'aération dans la fournaise de la Western States qu'il remportait à un train d'enfer avec des foulées dignes des coureurs kényans), il ne savait pas s'habiller chaudement pour traverser la nuit en montagne, et il avait beaucoup de mal à simplement atteindre la ligne d'arrivée de l'UTMB. C'était à la grande époque des victoires de Kilian, de Xavier et de François. Et puis "la grande tige de Flagstaff" est devenu pote avec François (François D'Haene, alias "Le Grand"), et puis, avec son épouse, Jess Brazeau, ils ont mis toutes leurs affaires dans un avion, et ils sont venus s'installer chez nous, dans le Beaufortain, à Arêches, tout à côté de chez son ami François. Et nous avons découvert un gars gentil, tout réservé, timide même, et bosseur, désireux d'apprendre les fondamentaux du trail sur nos chemins de montagne, l'utilisation des bâtons notamment. Il s'est mis au "ski - alpinisme", il est devenu un peu montagnard.

Le Dauphiné du 3 septembre recueille les propos de Germain Grangier: "Jim est très fort avec les bâtons maintenant, il a une force en montée qu'il n'avait pas avant". Regardez la photo ci-dessous (tirée de cette publication facebook, sur laquelle l'auteur de la photo n'est pas mentionné). Sans doute entre St Gervais et Les Contamines.

Mais en 2022 il a encore fait "une Jim", c'est à dire une descente beaucoup trop rapide, alors qu'il était en tête. Dans l'ascension suivante il s'est fait déposer par Kilian et Mathieu, et au ravitaillement de Vallorcine il craignait de ne pas réussir à conserver sa troisième place (c'est ce qu'il confie à Jess, avec la bouche pleine, et presque les larmes aux yeux, et lorsqu'elle lui demande s'il veut 3 bouteilles, il fait non de la tête et répond "I need extra power" avec un air tout triste). Aujourd'hui, aux yeux de tous, Jim Walmsley est un gars attachant, et sur la course, il a été encouragé et applaudi comme jamais. Car, ça y est, c'est fait: les américains ont enfin un vainqueur masculin sur l'UTMB: Jim a gagné un UTMB. je dis "un", parce qu'il y en aura d'autres. Je pense qu'il en gagnera d'autres. Je serais déçu si Jim n'en gagnait qu'un.

Bizarrement, je n'ai qu'une seule photo de Jim à St Gervais, au coude à coude avec Mathieu Blanchard.

Mais ce n'est pas grave, vous allez le voir en vidéo, car il a été très longuement filmé sur les chemins:

- Les 3 premiers attaquent la montée de la Voie Romaine. (rassurez-vous, il n'y a pas de chaîne sur la tronçonneuse).

- À la sortie du ravitaillement de La Fouly, encouragements de François (en doudoune rouge).

- Juste avant Champex Lac, Germain rattrape Jim et passe devant ... pendant 20 mètres ! Quelques secondes après, Jim relance sur le goudron, François est là à nouveau, encourage Jim, exhorte Germain à "prendre la roue" et "à relayer toutes les minutes" (ça le fait bien marrer visiblement, il faudra voir cette petite interview de Germain juste après l'arrivée) ... et encore un peu plus loin, deux enfants (un garçon et sa sœur ?) encouragent Jim en anglais mais avec un accent français ("You can do it, go Jim go")... sans doute les enfants de François ?

- Au ravitaillement de Vallorcine, ce n'est plus Jess qui assiste Jim, c'est François: très calme, totalement zen (trop zen , il avait oublié une flasque !), il le conseille:"don't take any risk in the descent, you smash it" et le "renvoie" dans la bonne direction au moment de sortir de la tente car Jim partait du mauvais côté !

- L'embrassade avec le second, Zach Miller, qui lui aussi mérite ÉNORMÉMENT sa deuxième place car depuis des années il est présent à Chamonix, et à chaque course, il donne tout ce qu'il a, sans compter, sans retenue, Zach c'est un vrai dingue, regardez son arrivée au sprint, comme d'hab. ! "If it ain't a sprint finish, it ain't Zach Miller". Interview de Zach où il explique deux choses: 1- ne mesurant que "5 foot 6", dans la descente des Pyamides Calcaires il ne pouvait pas suivre les deux grands (Jim et Tom Evans), ce qui est une bonne chose car il a ensuite pu aller à SON allure, et c'est lorsque Jim a eu un coup de mou sur le balcon après Bertone, qu'il a pu prendre la tête, 2- cette année, conseillé par sa copine qui est diététicienne, il a pris beaucoup plus d'électrolytes et de sodium que d'habitude.

Photo ci-dessous tirée de la même publication facebook, le nom du photographe n'est pas mentionné.

Il faut préciser: Jim n'a pas seulement gagné l'UTMB, il a aussi battu de 12 minutes le chrono 2022 de Kilian Jornet, mais sur un parcours différent, peut-être plus difficile, ou pas ?: 19h37 pour Jim, contre 19h49 pour Kilian en 2022.

Voici deux commentaires lus sur une publication Facebook:


Et puis cette année, parmi les coureurs élites, il y avait un "petit nouveau", qui venait découvrir cette distance de "100 miles". Attention "petit nouveau" ne veut pas dire "jeune premier", le garçon a déjà commencé à exprimer une partie de son talent: cette année, au printemps il est devenu champion de France de trail long, devant Benjamin Roubiol futur champion du monde en individuel (il porte donc le liseré bleu blanc rouge sur les manches et le col de ses maillots), et en début d'été, aux championnats du monde en Autriche, il a fait partie de l'équipe de France médaillée d'or par équipe sur la même distance.
Baptiste Chassagne n'est pas un montagnard, dans le sens où, tout comme moi, il n'est pas né dans les Alpes, non, Baptiste est Stéphanois. Le premier sport de Baptiste fut le foot. Dans cette vidéo, réalisée par Simon Dugué (coureur et producteur de contenu web), et tournée lors d'un stage de préparation en vue du championnat de France (avec Thibaut Baronian), Baptiste arbore un maillot mythique: le maillot des Verts, floqué MF, avec le liseré tricolore:

Baptiste n'a pas fait médecine, il n'est ni kiné ni radiologue ... non, il a fait science Po Paris. Sur le plan sportif, il a intégré une petite équipe de jeunes qui montent: Sidas - Matryx ... petite vidéo de "présentation" en forme de bilan de cette semaine UTMB.

Baptiste, il court comme il écrit, ou il écrit comme il court: bien.

Quelques lignes qui m'ont particulièrement touché:

"Je ne suis pas né pour gagner. Je n’ai jamais été conditionné pour finir premier. Un brin bohème, légèrement beau parleur, de nature prudente à en devenir peureux, parfois, j’ai toujours pensé que j’étais meilleur pour dire plutôt que pour faire. J’ai toujours préféré ceux qui perdaient beau à ceux qui gagnaient sale. J’ai toujours pensé que j’étais destiné à écrire les belles histoires plutôt qu’à les vivre. Petit, je suis tombé dans un Chaudron, mais pas celui du haut-niveau. Le mien, il était tout vert, il chantait comme un seul Homme et se portait à ébullition quand 11 joueurs entraient sur le terrain. La démarche de performance, je tentais de la déployer à la ville, dans les études. Jamais je n’aurais imaginé avoir la chance de l’expérimenter un jour à la montagne, dans le sport."

Sa devise: "Moyen vite, longtemps".
Petit florilège pêché sur Facebook (cliquez pour lire):

Voici quelques photos de Baptiste, à St Gervais: 36ème en 1h53:

Pour en savoir d'avantage sur St Etienne, notre ville de naissance, je vous conseille ce petit documentaire de 52 minutes: Gueules noires, cœurs verts. À cette époque, Baptiste était très loin d'être né, mais c'était l'année de mes 6 ans !


Le vendredi soir à St Gervais, c'est l'effervescence: sur l'avenue du Mt d'Arbois, les coureurs passent deux fois: à la descente, avant de remonter, après le ravitaillement sur la place du marché. Je n'ai pas réussi à photographier tout le monde, j'ai loupé notamment Blandine et Katharina Hartmut, Zach Miller aussi, mais j'ai tout de même réussi quelques portraits que j'aime bien. Objectif: Sigma 56 mm (équivalent 85 mm), ouverture f/1.4

Alors, vous allez voir, dans l'ordre de passage à St Gervais (attention, il y a des "trous", j'ai raté certains coureurs):

 

1- Duncan Perrillat: jeune marathonien, qui n'a pas réussi les minima pour se qualifier pour les JO 2024, et qui tente l'expérience de l'ultra en montagne. 11ème aux Contamines, 23ème à La Balme, 56ème à La Croix du Bonhomme, 69ème aux Chapieux ... abandon.

 

2- Arthur Joyeux-Bouillon, non ce n'est pas un copain du Petit Nicolas, c'est un excellent traileur: il finit 9ème en 21h31.

 

3- Mathieu Blanchard: brillant second l'an dernier, battu seulement par Kilian, sa performance 2023 est un tout petit peu moins bonne: 4ème en 20h54 soit une heure de plus que l'an dernier (à quelques broutilles près).

 

4- Germain Grangier: covidé l'an dernier, il avait dû abandonner. En juin 2023 il a remporté le 90 km du Mt Blanc. Il monte sur la 3ème marche du podium de cet UTMB 2023.

 

5- Thibaut Garrivier (maillot orange et bleu Team Hoka) et Beñat Marmissolle: en 2023 Thibaut avait terminé 10ème en 22h09 et Beñat 6ème en 21h28. Cette année, Thibaut a réussi une course remarquable aux championnats de monde de trail long à Innsbruck (4ème et médaillé d'or par équipe) et Beñat a réussi une splendide 2ème place sur la Hardrock en 23h50. UTMB 2023: Thibaut est 6ème en 21h10, et Beñat n'a cessé de reculer au classement, "plombé très tôt par une hypoglycémie ... suite à son repas de 13h qui ne passe pas" (vu sur son facebook): 140ème à la Croix du Bonhomme, 347ème au col de la Seigne, 434ème à Chécrouit et abandon à Courmayeur.

J'ajoute que Beñat est monteur de trains d'atterrissage chez Safran Landing Systems, Thibaut est radiologue.

6- Beñat Marmissolle repasse dans l'autre sens, après le ravitaillement. On ne le devine pas sur les photos, mais à ce moment de la course il est déjà "pas bien du tout".

7- Thibaut repasse lui aussi, 24 secondes après Beñat.

 

8- LU-DO ! LU-DO ! LU-DO ! Ludo Pommeret, 48 ans au compteur, la science de l'entraînement et de la course, lui aussi est passé dans le langage courant: on dit "faire une Pommeret" exactement comme on dit "faire une Jim": une Pommeret c'est une remontada, en référence à son UTMB 2016. Et bien cette année il a remis le couvert: 57ème à la Croix du Bonhomme, 34ème au col de la Seigne, 21ème à la sortie de Courmayeur, 12ème au refuge Bonatti, 9ème à La Fouly, et 5ème à l'arrivée à Chamonix en 21h00.

 

9 et 10- Regardez la tête d'Ugo Ferrari qui se fait doubler par Anthony Lee (un coureur américain de Boulder dans le Colorado, que j'ai eu un mal de chien à identifier, n'ayant pas son n° de dossard. Boulder se revendique comme LA ville du trail aux US: "Boulder can count stalwarts like Scott Jurek, Darcy Piceu, Hillary Allen, Anton Krupicka, Joe Grant and Clare Gallagher" ... "“Boulder has one of the greatest densities of talent and passion for mountain athletics anywhere in the country, if not the world,” says local ultrarunner Joshua Stevens.").

Ugo (UTMB index à 807) finira 22ème en 23h10, tandis qu'Anthony Lee (UTMB index à 836, vainqueur en 2021 de la Ouray 100 miles, en 31h52) terminera 111ème en 28h18.

 

11, 12 et 13- Le joueur de flûte népalaise, Sangé Sherpa. 84ème à Courmayeur, puis 178ème à Champex-Lac, abandonne, à cause d'une sciatique. Sangé est toujours friand et gourmand de trails, un peu boulimique même. Voici un rapide panorama de ses courses 2023:

Notez que dans sa main gauche, on distingue ... deux morceaux de pastèque, qu'il mangera sur le chemin.

Et après l'UTMB, le voilà déjà reparti: il vient de finir à la 11ème place du Tor des Géants: 330 km en 82h11.

 

14 et 15- Passage de Manon Bohard, médaillée de bronze en individuelle et médaillée d'or par équipe aux championnats du monde de trail long à Innsbruck au mois de juin, elle est 100ème à St Gervais, 78ème aux Contamines, 63ème aux Chapieux, 52ème à Courmayeur, 47ème au refuge Bonatti, puis elle chute aux environs d'Arnouva, se blesse à la cheville et au genou et est contrainte à l'abandon à La Fouly. Vraiment rageant.

Voilà pour l'apéritif. Vous connaissez maintenant une bonne partie des protagonnistes.

Passons au plat de résistance: le matin du deuxième jour.
Ce matin là, il y avait un truc spécial. Quelques jours plus tôt j'avais vu cette "alerte / annonce" sur facebook:

Donc pas d'hésitation quant au choix de l'endroit où voir passer les coureurs. Direction le col de la Forclaz.

Et là, c'est très simple, on se serait cru à Geoffroy Guichard lors d'une demi finale de coupe d'Europe. Un vrai truc de dingue avec fumigènes, porte voix, tronçonneuses (sans la chaîne !) ...

Florilège de ce qu'on peut lire et voir sur internet:

- Article dans L'Équipe,

- une belle vidéo de Mathieu Delpeuch, qui montre le contraste entre le Grand Col Ferret de nuit (Attention, à 2'20, au passage de Jim Walmsley, on entend un petit commentaire: "c'est bon, il est habillé !") et ce qu'on appelle maintenant "le virage Courtney": à 13'40 précisément, on aperçoit Véronique et Endy au milieu de l'image.

- Autre vidéo, filmée sur le sentier.

- Scène filmée avec un drone.

- Et ci-dessous quelques photos, dont quelques unes réalisées par le grand Alexis Berg:

* Explication à propos de la pancarte "UTBM Forever": c'est lié à la publication de Kilian qui a interverti deux lettres lorsqu'il a annoncé sa non-participation à l'UTMB 2023, ce qui a donné lieu à de nombreux commentaires (publication visible ci-dessous).

* On voit aussi Seb Chaigneau (ancien coureur élite reconverti dans la production d'images de trail) sur la photo où on distingue à peine Jim: Seb est tout en haut, juste à droite de la pancarte en carton.

Évidemment, Véronique et moi étions présents au milieu de cette dinguerie. On nous voit sur certaines des vidéos de cet UTMB 2023.

Véronique porte un haut rouge et pantalon noir, et je porte une polaire verte un peu fluo, et un T-shirt encore + fluo. Petite collection de souvenirs:

Ci-dessous: voici mes photos faites ce matin là:

- 1, 2 et 3 : ambiance sur place, 40 minutes avant l'arrivée du premier coureur,

- 4 : Véronique et Endy

- 5: Seb Chaigneau

- 6, 7 et 8 : ambianceurs !

- 9 : Mathieu Delpeuch fait des images pour sa vidéo et se donne le frisson ! 

- 10 à 15: passage de Jim

- 16 : Zach Miller

- 17 : Germain Grangier

- 18 : Le "Petit Prince de Chamonix", Xavier Thévenard, triple vainqueur de l'UTMB, s'est glissé dans cette image, saurez-vous le reconnaître.

- 19 à 22: passage de Mathieu Blanchard et Ludo Pommeret

- 23, 24 et 25: Arthur Joyeux-Bouillon

- 26 et 27: Thibaut Garrivier ... il faut absolument aller voir cette petite vidéo de "présentation" du team Hoka, à 0'47: Thibaut imité par Jean-Philippe Tscumi, quand il est concentré.

- 28 : Baptiste Chassagne, de loin, suivi par Simon Dugué qui fait des images ... c'est la seule photo que j'ai de Baptiste sur ce passage à La Forclaz.

- 29, 30 et 31 : Joaquin Lopez (Équateur), Daniel Jones (Nouvelle Zélande) qui semblent se demander qu'est ce c'est que ce bazar ?

- 32 et 33 : mon petit pote qui enlève les cailloux du chemin !

 - 34 et 35: Alexandre Boucheix, alias "Casquette Verte", accueilli aux cris de "Une p'tite bière pour Casquette Verte", d'ailleurs, sur la première photo, on voit qu'une cannette le suit de près, sur sa gauche !

- 36, 37 et 38: Courtney Dauwalter.

- 39 : cinq minutes plus tard: Ugo Ferrari

Bon, à Notre Dame de la Gorge, l'ambiance était bien chaude aussi, à voir sur cette vidéo. On remarque tout de même que certain(e)s coureurs et coureuses sont gêné(e)s voir énervé(e)s par une trop grande proximité et les gestes de certains supporters. Sans parler de Mathieu Blanchard qui casse un bâton !

Enfin, l'arrivée à Chamonix. Sur les quais de l'Arve, un bon kilomètre avant la ligne. J'ai raté les premiers, mais en image: Baptiste, Ugo, Diego Pazos et son habituel nœud papillon, il discute tout en courant avec un copain qui l'accompagne, sur sa gauche, et bien sûr, Courtney.

Je suis totalement passé à côté de Katharina Hartmut, de Blandine, de Fuzhao ... et de bien d'autres. Je ferai mieux l'an prochain.


En guise de conclusion voici encore quelques documents glanés sur le net:

1- La photo de l'arrivée de René Rovera et Diego Pazos, 23ème et 24ème avec une petite douzaine de minutes d'avance sur Courtney Dauwalter (25ème au scratch). J'aime beaucoup cette photo parce que ce sont deux coureurs que j'aime bien. Diego est assez "présent" sur les réseaux sociaux et dans les médias, René n'est pas de la même génération ... il est 23ème au scratch et premier de sa catégorie des 55-59 ans, avec presque 6 heures d'avance sur son second. Tous deux courent l'UTMB depuis des années et sont d'une régularité absolument remarquable.

2- Le récit de course de Diego: lui aussi a réussi une remontée au classement absolument fantastique, après avoir eu des crampes d'estomac pendant les 8 premières heures.

3- Un autre coureur qui a vécu un enfer, c'est Beñat Marmissolle, lui aussi à cause de problèmes digestifs. Lire son récit ci-dessous.

À lire aussi: le récit de Ludovic Pommeret, avec une petite "préface" des Genoux dans le Gif:

Regardez aussi la totalité de cette vidéo de présentation de la team Hoka, les coureurs sont bien sympas et j'ai personnellement découvert le remarquable talent caché d'Audrey Tanguy, ça m'éclate je pourrai le regarder en boucle ! Et j'aime bien aussi la réponse de Jim à la question "Who is your favorite trail runner" ? Décidément ce type est une crème ... je suis prêt à parier qu'il était presque gêné de doubler Zach avant La Forclaz ... si ça se trouve l'an prochain ils feront à nouveau 1 et 2 mais dans l'ordre inverse.

Une petite vidéo qui résume la course de "Docteur Garrivier".

Cette année, je pense qu'il faut aussi noter l'arrivée d'athlètes chinois(es) dans le top 5 de quelques courses:

- Fuzhao XIANG du team Hoka, qui réalise un bel UTMB, en gagnant des places tout au long de la course pour terminer 4ème féminine en 24h50

- Jiasheng SHEN, du team The North Face, qui a alterné première et deuxième place tout au long de la CCC, pour finalement terminer 2ème en 10h22 (UTMB index > 900)

- Sur l'OCC, Miao YAO prend une belle 3ème place derrière Toni MCCANN et Katie SCHIDE, tandis que Yousheng GUAN échoue au pied du podium (avec un avertissement donné au col de Balme (= une pénalité en temps ??) pour avoir coupé des lacets entre La Forclaz et Trient).

Sur la TDS (parcours de repli à cause de conditions météo dantesques), les françaises font une razzia:

1ère Maryline NAKACHE en 23h37,

2ème Fiona PORTE,

3ème Flavie BRUYNEEL,

5ème Magali MELLON,

6ème Émeline OUDET,

9ème Justine ROUVEYROL

 

Idem sur la MCC: chez les hommes seul un Suisse parvient à se glisser dans le top 10 (7ème), tous les autres sont "bleu-blanc-rouge", podium: Simon PACCARD, Clovis CHAVEROT et Fleury ROUX. Et les filles sont 6 dans le top 10, dont Mathilde Coulon 3ème et Clémentine Geoffray 1ère (championne de de France et championne du monde 2023 !)

Sur l'UTMB, il y a celles et ceux qui ont couru, mais n'oublions pas celles et ceux qui auraient du ou voulu courir (ou en tout cas qui étaient inscrit(e)s), et qui n'ont pas couru. Je pense notamment à Marianne Hogan, deuxième l'an dernier, qui figurait sur la liste des inscrits, et qui n'a pas pris le départ. Toujours très discrète, je l'ai tout de même aperçue dans un coin de l'écran lors des arrivées de Courtney et de Mathieu Blanchard (voir dernière vidéo), et j'ai aussi entendu sa voix en commentaires de certaines images en direct. Elle a tout de même publié ce message sur facebook:

Enfin, pour célébrer une dernière fois la déconne, les coureurs et les photographes ... encore une petite publication Des Genoux dans le Gif:

Et pour conclure, en ce dimanche 17 septembre, je viens de m'offrir mon petit moment de démence à moi, sur la course de mon quartier (départ à 600 m de l'appartement): la Grimpée Chedde - Les Ayères, soit deux heures (1h58 précisément) à fond à fond à fond. Un type d'effort dont je n'ai absolument plus du tout l'habitude, et sans les bâtons (interdits) ! Classement par catégorie disponible ici, je termine 5ème, à presque 40' du premier et 24 ' du deuxième.

Jim quant à lui, a fait sa course de reprise hier samedi 16: le kilomètre vertical du Mirantin, donc dans son quartier à lui aussi, un départ quasiment sur le pas de la porte. Et devinez quoi ? il a gagné. Il y avait pourtant une opposition musclée avec la troupe des skieurs alpinistes: Xavier Gachet 2ème à 38" , Gédéon Pochat 3ème à 56", Samuel Equy 4ème à 2'20 , Simon Gosselin 5ème à 3'04 et François D'Haene 6ème à 4'00 (remis de sa jambe cassée de l'hiver dernier). À noter, en 41ème position, et premier de sa catégorie, un D'Haene Siméon en 57'26 ! 

Une dernière petite vidéo, pour la route, au format 52 minutes:

Écrire commentaire

Commentaires: 0

Je ne suis pas un photographe professionnel. J'ai un métier que j'exerce à temps complet. Je suis simplement un "photographe randonneur" passionné de montagne et de nature, la photographie est un loisir que je pratique pendant mon temps libre, en pur amateur. Photographier des animaux sauvages exige de passer beaucoup de temps sur le terrain.

 

Néanmoins je me ferai un plaisir de répondre à vos questions et à vos demandes aussi rapidement que je le pourrai. N'hésitez pas à me contacter:

 

lemonde.denhaut@mail.fr

Les photos et les textes présentés sur ce site ne sont pas libres de droit. Leur reproduction sans autorisation écrite de leur auteur est interdite, quel que soit le support. Merci de respecter la passion de l'auteur, le temps passé sur le terrain, les heures de marche, le temps passé devant l'écran et l'investissement dans le matériel.